Notre palmarès a de quoi surprendre. En tête, on y trouve trois régions – la Gascogne, le Languedoc-Roussillon et le Centre – qui ne sont pas habituellement citées comme les plus exportatrices. Elles occupent les plus hautes marches de notre podium parce que nous avons retenu un autre critère que la valeur des exportations pour le réaliser : le pourcentage de la production vendue à l'étranger. Pourquoi ce choix ? Parce qu'il montre la performance des régions en matière d'exportation, mais aussi leur degré d'exposition aux marchés extérieurs. Nous avons regroupé nos régions en trois catégories selon qu'elles exportent plus de la moitié de leur production, entre 20 et 50 % ou moins de 20 %.
Ainsi, Cognac se trouve en tête de notre palmarès. Rien d'étonnant : c'est de loin la région la plus orientée vers l'exportation. Elle ne serait rien ou presque sans ses multiples clients américains, asiatiques ou européens à qui elle vend une savoureuse image du luxe et de l'art de vivre français.
En deuxième position, la Gascogne. Elle doit sa renaissance à un pari. Après avoir subi le déclin de l'armagnac, elle a senti qu'elle rebondirait en prospectant l'Europe du Nord. C'est là qu'elle a trouvé des acheteurs pour ses vins blancs frais et fruités à une époque où les Français étaient trop conservateurs pour s'y intéresser.
S'agissant du Languedoc-Roussillon, nous avons choisi de le classer selon sa principale dénomination : l'IGP Pays d'Oc. Celle-ci pèse un peu plus de 6 millions d'hl, dont la moitié est vendue hors de France. Un classement selon le pourcentage d'exportation de ses AOC aurait mis la région en moins bonne place, puisque 25 % seulement d'entre elles sont exportées. Mais elles pèsent moins lourd : un tiers seulement du volume de l'IGP Pays d'OC. Et un classement selon la somme des exportations, toutes productions confondues, du Languedoc-Roussillon aurait été impossible à réaliser, cette donnée n'existant pas.
L'export compte toujours plus pour la filière
Chaque jour qui passe, l'export compte davantage pour notre filière. En France, la consommation recule alors qu'elle progresse un peu partout dans le monde. Chez nous, le vin intéresse peu les jeunes adultes. À l'inverse, à l'étranger, les amateurs de vin sont de plus en plus nombreux à succomber aux charmes et aux délices de la production française.
Les producteurs que nous avons interrogés dans notre dossier en témoignent. Partout les regards s'ouvrent, les oreilles se tendent, les Français sont bien reçus lorsqu'ils viennent présenter leurs vins. Ce n'est pas pour autant que les commandes tombent sans effort. Bien au contraire, il faut beaucoup de persévérance pour décrocher des marchés, car la concurrence est rude. Mais il est indéniable que les Français qui veulent se lancer à l'export partent avec une petite longueur d'avance sur leurs concurrents étrangers : l'image rayonnante de leurs vignobles.