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VENDRE - Paroles de pros

FABRICE DELORME, DOMAINE DE LA MORDORÉE « Au caveau, soyez naturels et souriants »

Propos recueillis par Chantal Sarrazin - La vigne - n°255 - juillet 2013 - page 78

À Lirac (Gard), le domaine de la Mordorée vend 250 000 cols par an, dont 35 % dans son magasin. Fabrice Delorme, responsable de la boutique, explique comment il s'y prend pour bien accueillir les estivants.
 © c. SARRAZIN

© c. SARRAZIN

Quels sont vos premiers gestes avant d'ouvrir votre magasin ?

Fabrice Delorme : Je commence par vérifier la propreté des crachoirs, puis celle des sanitaires et s'il reste du papier toilette. Je regarde si j'ai suffisamment de bouteilles en stock et s'il y a assez de rosés et de blancs dans le réfrigérateur. Je contrôle la date d'ouverture des vins. Nous l'inscrivons au stylo sur les bouteilles. Si elle excède trois ou quatre jours, je les retire du magasin. Bien entendu, le sol doit être impeccable et les bouteilles bien rangées. Idem pour la documentation, les fiches techniques… Quand un client entre, le lieu doit être ordonné, aéré et clair.

Vos astuces pour les mettre à l'aise ?

F. D. : Le sourire et la bonne humeur ! Sans forcer le trait cependant. Il faut être naturel, pas expansif. Je les accueille d'un « Bonjour ! » et je leur demande ce qu'ils souhaitent déguster ou s'ils désirent des renseignements. Avec les habitués, je suis plus familier. Je leur demande des nouvelles, si leur séjour se déroule bien… Avec les étrangers, parler un minimum l'anglais est indispensable. Dans tous les cas, je n'impose rien. Je laisse le client choisir le vin qu'il souhaite goûter, sauf s'il me demande conseil.

Que faites-vous lorsqu'il y a de l'affluence ?

F. D. : C'est le plus difficile à gérer quand on est seul à tenir la boutique ! Pour faire patienter les nouveaux arrivants, nous avons mis en place de petits espaces. L'un est consacré à la géologie de notre vignoble avec des documents, des fossiles et des roches qui proviennent de nos vignes. L'autre est un coin lecture avec des ouvrages sur la vigne et le vin. Mais lorsque je suis vraiment débordé, j'appelle mon frère à l'aide, voire le caviste ou une personne qui travaille dans nos bureaux.

Comment conduisez-vous les dégustations ?

F. D. : Je situe le vin que je sers par rapport aux autres appellations de la vallée du Rhône. Je donne quelques éléments historiques. J'aborde le terroir, les particularités du vin… Par exemple, quand je sers un tavel, j'explique qu'il n'existe qu'en rosé. Je rappelle que Robert Parker a écrit qu'il s'agissait de l'un des meilleurs rosés du monde. J'ai effectué des recherches sur les accords entre le tavel et les mets. Je les ai retranscrits sur un document en français et en anglais que je remets aux clients. La cuisine passionne autant nos compatriotes que les étrangers.

Vous n'évoquez pas votre domaine ?

F. D. : J'évite, sauf si on me pose des questions. Alors, je réponds volontiers.

Décrivez-vous le profil de vos vins ?

F. D. : Non. Il n'y a rien de plus désagréable pour une personne que de ne pas ressentir les arômes qu'on lui détaille ! Si elle me questionne, je lui demande ce qu'elle perçoit. C'est plus valorisant de la laisser s'exprimer en lui demandant ce qu'elle ressent et en la guidant vers les grands registres d'arômes : fruits rouges, fruits blancs…

Comment faire pour pousser dehors ceux qui viennent juste pour boire un verre ?

F. D. : Je sers de petites quantités, suffisantes pour la dégustation. Quand une personne est insistante, je la reconduis gentiment mais fermement vers la porte.

Votre domaine est classé Accueil d'excellence, le grade le plus élevé dans la charte touristique d'Inter-Rhône. En quoi est-ce intéressant ?

F. D. : L'adhésion à la charte nous a permis d'engager une réflexion sur l'accueil. En revanche, le guide qui recense les adhérents de la charte génère peu de retombées. La qualité de l'accueil a son importance, mais c'est d'abord la qualité du vin qui fait vendre.

Quels sont vos horaires d'ouverture ?

F. D. : Nous sommes ouverts tous les jours mais nous fermons à l'heure du déjeuner. Il y a des déçus. Mais je juge important de marquer une pause pour faire retomber les tensions. Et dans ce métier, elles sont importantes !

SES CONSEILS

Avoir le sourire.

Penser au confort du visiteur. Proposer des sièges et de l'eau pour se rafraîchir.

Demander au client ce qu'il souhaite déguster. Ne pas imposer un ordre de dégustation.

Avoir des verres propres et de qualité. Fabrice Delorme a choisi la gamme Open up de Chef et sommelier, gravés à l'effigie du domaine.

Mettre le crachoir en évidence.

Dégustez les vins à l'ouverture de la bouteille et contrôlez-les régulièrement.

Raccompagner le client jusqu'à sa voiture pour l'aider à déposer les cartons dans son coffre.

Mettre à disposition une liste des restaurants, tables d'hôtes et hébergements à proximité.

Mettre en évidence les fiches techniques des vins, les tarifs et la documentation sur le domaine.

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