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GÉRER

Comment évacuer le stress

FRÉDÉRIQUE EHRHARD - La vigne - n°255 - juillet 2013 - page 80

La prévention des excès de stress passe par une bonne gestion du temps. Il faut aussi savoir se ménager des pauses après les périodes de travail très chargées.

À la base, le stress est un mécanisme d'adaptation aux contraintes extérieures. Il se déclenche par exemple lorsqu'il faut effectuer plusieurs tâches en même temps dans un délai très court. « C'est souvent le cas des vignerons qui exercent plusieurs métiers en un. Au début, le stress stimule leurs capacités et les aide à faire face à l'urgence. Mais si ce genre de situation se répète tous les jours, sans qu'il y ait de pause, le stress s'installe et finit par avoir des conséquences négatives sur la santé, la vie de famille et l'entreprise », constate Galatée Faivre, d'ID Vin, une société qui accompagne les vignerons dans la pratique de leur métier.

Il ne s'agit pas pour autant de s'interdire d'accélérer le rythme. Que ce soit au moment des travaux en vert du printemps ou encore des vendanges, c'est inévitable. « L'essentiel est de prévoir une pause après ces périodes chargées, pour relâcher la pression et pouvoir redémarrer dans de bonnes conditions », souligne-t-elle.

Se reposer avant les vendanges, par exemple, est utile. Mais c'est encore plus important de partir après, car tant que la récolte n'est pas rentrée, il n'est pas facile de se détendre vraiment. « Réservez votre semaine de vacances à l'avance pour être sûr de la prendre. Après, vous n'aurez plus l'énergie pour l'organiser. Et il est préférable d'avoir rechargé vos batteries avant d'arriver à la fin de l'année, où le travail s'intensifie à nouveau », relève-t-elle.

Après les fêtes de fin d'année, c'est aussi un moment stratégique pour partir, avant de rentrer dans la période où les salons s'enchaînent. « Début janvier, c'est l'idéal. Mais là encore, si vous voulez être sûr de partir, organisez-vous à l'avance. »

Du temps pour l'urgence. Prévoir des pauses dans l'année ne suffit pas à prévenir les excès de stress. Au quotidien, pour avoir des temps de respiration, mieux vaut séparer clairement vie privée et vie professionnelle. Évitez d'installer votre bureau dans la maison. Si vous ne pouvez pas faire autrement, prévoyez une entrée séparée. « Si vous travaillez avec votre conjoint(e), fixez-vous des rendez-vous pour faire le point avant le week-end, vous pourrez ensuite en profiter tranquillement ! »

Pour ne pas se sentir écrasé par le temps qui avance plus vite que le travail à réaliser, la gestion du planning est essentielle. « L'agenda sert seulement à noter les rendez-vous. À côté, il faut établir un prévisionnel détaillé des tâches à venir, un mois à l'avance plutôt que du jour au lendemain, et conserver 30 à 40 % de votre temps disponible chaque jour pour faire face aux urgences », conseille Galatée Faivre.

Pour être efficace, effectuez les tâches prioritaires le matin, en évaluant bien le temps qui sera nécessaire pour chacune d'elle. « L'objectif est d'avoir réalisé chaque jour l'essentiel de ce que vous aviez prévu. Sinon vous finissez la journée sur une sensation d'échec et, lorsque cela se répète, vous en arrivez à vous sentir écrasé par le temps. Alors que si vous réussissez à organiser votre travail en distinguant bien les priorités, vous avez des plages plus tranquilles pour les réaliser. Vous reprenez le pouvoir sur votre emploi du temps et vous en retirez un sentiment de satisfaction.»

En cas de surchauffe, soyez fous

Si vous vous sentez trop émotif, écrasé par le poids des tâches à effectuer ou encore que vous ne supportez plus rien ni personne, c'est que vous avez dépassé vos limites. Pour sortir de ce tourbillon et éviter de craquer, il faut arriver à relâcher la pression rapidement.

« Les pauses café ou cigarette sont à éviter car ces deux produits accentuent les effets physiologiques du stress », relève Galatée Faivre, d'ID Vin. Mieux vaut faire quelque chose d'inhabituel et de loufoque, qui vous aidera à dédramatiser la situation.

« Vous pouvez par exemple mettre la musique à fond cinq minutes et danser dessus, faire des grimaces, sautiller sur place, vous rouler dans l'herbe ou encore marcher sans but dans vos vignes, peu importe. Chacun doit trouver son truc, poursuit Galatée Faivre. L'essentiel est de déplacer l'attention sur autre chose, de faire bouger le corps et de débloquer le mental. Vous pouvez ensuite respirer plus calmement et regarder la situation d'un œil plus objectif, en ramenant les problèmes à leur dimension réelle. »

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