Cela se confirme : 2013 sera un millésime tardif. « Les vendanges ont débuté dans le Rivesaltais et les zones précoces. Mais dans les autres secteurs, les viticulteurs ne démarreront pas avant mi-septembre. La maturité progresse lentement », observe Marc Guisset, de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales. Dans le Var, même si les premiers coups de sécateurs ont été donnés début septembre, l'année reste tardive. « La véraison a mis du temps à se finir dans certains secteurs », relève Claire Bontemps, de la chambre d'agriculture.
En Bourgogne, elle n'est même pas terminée. « Nous commençons tout juste à effectuer des prélèvements dans le cadre du suivi de la maturité. Nous revenons à un millésime classique, avec des vendanges qui devraient débuter début octobre », indique Jean-Philippe Gervais, du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne. Même chose en Alsace, où les viticulteurs ne s'attendent pas à donner les premiers coups de sécateurs avant le 20, voire le 25 septembre pour le crémant et début octobre pour les vins tranquilles, soit avec dix à quinze jours de retard sur l'an passé. « Avec les conditions climatiques exceptionnelles du mois de juillet, nous avons récupéré une semaine, mais pas plus », note Frédéric Schwaerzler, de la chambre d'agriculture du Haut-Rhin. Même chose en Touraine.
Des grains encore verts. Dans le Beaujolais, les conditions sont favorables à la maturation, notamment à l'accumulation des anthocyanes. Les rapports jus/pellicules sont intéressants, mais les acidités restent élevées. La récolte ne devrait pas démarrer avant le 20 septembre. « Ça va être tendu pour vinifier des primeurs dans les zones tardives », reconnaît Florence Hertaut, de la chambre d'agriculture du Rhône. Dans la vallée du Rhône, Olivier Roustang, de Rhône œnologie, ne prévoit rien pour les rouges avant fin septembre, voire début octobre. « Je n'ai jamais vu un millésime aussi tardif. Les raisins ont dû mal à vérer. Dans certaines parcelles, nous voyons des grains encore verts. Nous nous dirigeons vers un millésime très technique », assure-t-il.
Dans le Languedoc, les viticulteurs devaient commencer à ramasser les chardonnays début septembre et les cabernets fin septembre ou début octobre. « Nous retombons sur une année moyenne à tardive, à l'instar de celles des décennies soixante-dix et quatre-vingt, précise Jacques Rousseau, de l'ICV. Les acidités chutent plus rapidement que ne progressent les degrés. Les dégustations de baies montrent des arômes fruités et des pépins craquants. La maturité phénolique sera atteinte à des degrés plus bas que ces dernières années. » Autre particularité de cette année : les maturités sont groupées, ce qui risque de poser des difficultés d'organisation dans les caves.
Les blancs récoltés en septembre. À Bergerac (Dordogne), Damien Le Grelle, de l'interprofession, n'imagine rien avant le 20 septembre. « Les viticulteurs ont largement le temps de préparer leur chai. Mais ensuite, tout risque d'aller très vite », prévient-il. Dans le Bordelais, les premiers chantiers de récolte sont prévus vers la mi-septembre pour les blancs de l'AOC Pessac-Léognan et pendant la troisième semaine de septembre pour les blancs de l'Entre-deux-Mers.
Mais pour les rouges, c'est le flou. « Les contrôles de maturité n'ont pas démarré. Pour le merlot planté dans les AOC satellites de Saint-Émilion, nous prévoyons un démarrage vers le 10 octobre et encore plus tard pour les cabernets », rapporte Stéphanie Flores, de l'Adar de Coutras-Guîtres-Lussac (Gironde). À Cognac (Charente), l'ugni blanc n'est qu'au début de la véraison. Malgré le climat favorable, il mûrit lentement.