À LA DEMANDE DE LA FÉDÉRATION FRANÇAISE DE LA PÉPINIÈRE VITICOLE (FFPV), l'IFV a remis en place des essais sur le traitement à l'eau chaude (TEC) des plants durant les deux campagnes 2010-2011 et 2011-2012. Le but était de tester de nouveaux couples temps-température, moins traumatisants, et d'évaluer l'impact du traitement officiel sur la reprise des bois et plants de vigne.
Selon un arrêté de juillet 2003, le TEC consiste « en un trempage des bois ou plants dans l'eau à 50°C pendant 45 minutes ». L'IFV a donc comparé cette référence à des traitements plus courts ou à des températures plus basses (50°C pendant 35 et 30 minutes, 48°C pendant 45 et 35 minutes, 48°C pendant 30 minutes et 49°C pendant 35 et 30 minutes). « À ce jour, tous ont fonctionné sur la flavescence dorée. Mais comme il peut y avoir une période d'incubation, il est nécessaire d'attendre encore avant de conclure. En revanche, en diminuant le couple temps-température, on laisse passer le phytoplasme du bois noir », rapporte Pascal Bloy, le directeur du pôle national matériel végétal à l'IFV. Selon lui, une réduction du couple temps-température pourrait donc s'envisager pour la flavescence dorée à condition d'employer une machine bien réglée, car la marge d'erreur est plus faible.
Quant aux essais de sélectivité, ils montrent que le traitement officiel n'est pas anodin. « Le TEC affaiblit le matériel végétal, observe Pascal Bloy. En moyenne, le taux de reprise des plants traités est inférieur de 2 à 3 % à celui des plants non traités. Si le matériel végétal est mal aoûté ou si la machine est mal réglée, il peut y avoir une casse importante. Mais si le traitement est bien conduit et le matériel végétal de bonne qualité, les risques sont limités. »
Pour limiter les risques, le traitement des plants « frigo » est déconseillé. Une acclimatation des plants avant et après le traitement est nécessaire. L'idéal est de stocker les plants traités en chambre froide pendant deux à trois semaines avant de les livrer et de respecter au maximum leur intégrité lors de leur transport. De plus, le TEC induit un retard de débourrement de deux à trois semaines. Il est donc impératif d'éviter les plantations tardives car en cas de gelées précoces, les plants feraient de mauvaises réserves.