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VIGNE

Machines à vendanger Les Cuma étudient les coûts

MARTIN CAILLON - La vigne - n°259 - décembre 2013 - page 38

Les Cuma constatent de fortes disparités de coûts d'utilisation de leurs machines à vendanger liées à l'âge des appareils et à la région d'usage.
89 % DES CUMA viticoles des régions du Sud-Ouest et du pourtour méditerranéen possédant une machine New Holland restent fidèles à la marque lors du renouvellement de leurs machines. © M. CAILLON

89 % DES CUMA viticoles des régions du Sud-Ouest et du pourtour méditerranéen possédant une machine New Holland restent fidèles à la marque lors du renouvellement de leurs machines. © M. CAILLON

Le réseau des Cuma a voulu en savoir plus sur l'aspect technico-économique du parc de machines à vendanger en France. Treize fédérations départementales du Sud-Ouest et du pourtour méditerranéen ont donc réuni et épluché les informations concernant les machines automotrices pour vignes larges achetées neuves et âgées de huit ans au plus. L'échantillon totalise 181 machines. Voici les résultats de cette enquête.

Le parc : Avantage à New Holland

Près de 60 % des 181 machines de l'étude sont de marque New Holland. Grégoire et Pellenc se partagent à égalité les 40 % restants. Les New Holland VL 5000 et 6000 représentent à elles seules 96 unités. L'échantillon comprend également dix Braud 9000, 21 modèles de la série 4000 et 16 de la série 8000 de Pellenc. Grégoire est également représenté avec 24 vendangeuses G 106 à 170 et 14 G7 et G8. Les machines sont âgées d'un peu moins de trois ans et demi en moyenne.

Coût d'achat : Des appareils de plus en plus chers

Le prix d'achat moyen s'élève à près de 130 000 euros. Mais il varie de 90 000 à 220 000 euros, selon l'année d'achat et les modèles. « Les Cuma du Sud-Ouest achètent des machines plus puissantes que celles du pourtour méditerranéen, analyse Max Jaubert, directeur de la FD Cuma du Vaucluse, l'une des treize fédérations ayant participé à l'étude. Elles sont aussi plus souvent équipées de système de tri embarqué. Nous notons également que le prix d'achat moyen a augmenté de 35 000 euros en cinq ans. »

Coût de revient : Du simple au double

Le coût moyen d'une machine à vendanger s'élève à 223,50 euros par hectare, hors carburant et chauffeur. Il varie de 180 à 350 euros selon les machines. Cette somme couvre l'amortissement annuel de la machine (73 % des dépenses), les coûts d'entretien et de réparation (15 %), les intérêts d'emprunt (8 %) ainsi que les frais d'assurances et de dossier (4 %).

Notons que pour tenir compte des différences de largeur entre les rangs d'une région à l'autre, toutes les données ont été ramenées au mètre linéaire. Au final, les coûts sont donnés pour une vigne plantée de 4 162 pieds par hectare, soit 2,40 m d'écartement entre les rangs environ.

Polyvalence : Un porteur Pellenc pour le prétaillage

Un peu plus d'une machine sur cinq de l'étude est utilisée à d'autres fins que la récolte. Elle réalise en moyenne 121 ha de travaux en plus des vendanges. Les Cuma apprécient particulièrement le porteur multifonctions Pellenc. Les deux tiers des machines de cette marque sont d'ailleurs utilisés de manière polyvalente. Les efforts récents de New Holland et de Grégoire sur le sujet se traduisent encore peu dans les chiffres. Seulement 8 % des machines Grégoire et 12 % des New Holland déposent la tête de récolte.

Toutes marques confondues, la prétailleuse arrive largement en tête des outils attelés (63 %). Les travaux en vert (effeuillage, écimage et épamprage) représentent un quart de l'activité du porteur. La pulvérisation est peu développée et aucune Cuma de l'échantillon n'effectue de travaux du sol.

Entretien : Inégalité entre régions

Les frais d'entretien représentent 3 323 euros en moyenne par an, soit 15 % du coût de la machine. « Il y a peu de différences entre les trois marques les cinq premières années », note Max Jaubert. Les pièces absorbent 62 % de ces frais, la main-d'oeuvre 38 %. La tête de récolte représente un peu plus de la moitié des frais d'entretien totaux (56 %).

L'étude révèle en revanche des écarts importants entre régions. Les machines souffrent moins dans les vignobles enherbés et palissés du Bordelais que dans certaines vignes recépées et basses du pourtour méditerranéen.

Les frais augmentent progressivement les quatre premières saisons. Puis ils grimpent en moyenne de 20 % entre la quatrième et la cinquième année. Cette hausse correspond à un renouvellement de pièces d'usure sur la tête de récolte. Le pic est atteint la huitième année. « À cet âge, il y a davantage de coûts sur le porteur », justifie Max Jaubert.

Le coût d'entretien varie aussi en fonction de la superficie. Les machines qui travaillent entre 80 et 120 ha présentent le meilleur ratio coût d'entretien/nombre d'hectares. « Lorsqu'on a 150 ha à vendanger, il faut parfois pousser la poignée d'avancement, ce qui génère une hausse exponentielle des coûts d'entretien », argumente Max Jaubert. Logiquement, les machines sous-utilisées (moins de 40 ha par an) ont le coût d'entretien à l'hectare le plus élevé. « Certaines opérations d'entretien régulier sont incompressibles », conclut-il.

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