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VENDRE - L'observatoire des marchés du vrac

Côtes-du-rhône rouge Une campagne éclair

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°261 - février 2014 - page 58

La pénurie de vin a poussé le négoce à se positionner très rapidement. Elle a également dopé les cours. Fin janvier, les marchés étaient conclus.

Les jeux sont faits sur le marché du côtes-du-rhône rouge. La quasi-totalité des volumes est vendue ou réservée. « Les metteurs en marché ont anticipé les difficultés d'approvisionnement sur ce millésime. La campagne a démarré avec un mois d'avance sur une année normale », constate Brice Eymard, responsable du département économique d'Inter-Rhône.

Avec une récolte en retrait de 250 000 hl sur celle de l'an passé, qui était déjà basse, et des stocks au plus bas, on pouvait s'attendre à une forte tension sur les prix : ils ont bondi de 18,5 %, avec un cours moyen de 134,60 €/hl depuis le début de la campagne. Et des vins qui se sont échangés autour de 150 à 160 €/hl ces derniers temps.

À la cave de Chusclan-Laudun (Gard), qui a produit 11 000 hl cette année, contre 120 000 en 2012 et 140 000 hl en 2011, « nous avons privilégié nos partenariats en leur fournissant les volumes souhaités, explique Philippe Amphoux, le directeur général. Nous n'avons plus de produit pour les marchés spots où les cours sont pourtant supérieurs. En jouant le jeu cette année, nous espérerons de meilleures conditions lors de périodes plus difficiles. »

Côté négoce, la campagne a été sportive. « Pour obtenir mes volumes, j'ai démarré mes achats en octobre. Au 18 décembre, j'avais tout bouclé, confie Nicolas Rager, acheteur à la Compagnie rhodanienne. Cette hausse des cours est compliquée à gérer. Il est difficile de faire passer plus de 10 à 12 % d'augmentation. Si les cours continuent à progresser, nous allons perdre des marchés. Cette année, certains de nos clients ont reporté leurs achats sur des appellations plus abordables comme les Costières de Nîmes. »

Une perspective qui préoccupe l'interprofession. « Nous ne pouvons pas nous satisfaire d'une baisse des volumes, même si les prix augmentent, analyse Brice Eymard. L'AOC Côtes-du-Rhône produisait 2 millions d'hectolitres il y a dix ans, nous sommes tombés à 1,2 million d'hectolitres cette année. Les mesures d'amélioration du vignoble ne porteront leurs fruits que d'ici cinq à dix ans. D'ici là, il faut trouver un nouvel équilibre économique pour l'appellation. »

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