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À LA VIGNE - MARS

Une précocité confirmée

ADÈLE ARNAUD - La vigne - n°263 - avril 2014 - page 7

Le débourrement a quinze jours à trois semaines d'avance par rapport à une année moyenne. Alors que certains travaux (pliage, désherbage...) ne sont pas terminés, les viticulteurs craignent un refroidissement.
Dans l'Hérault, alors que certaines parcelles (ici une syrah) en sont au stade deux à trois feuilles étalées, beaucoup de vignerons n'ont pas terminé le pliage des baguettes.

Dans l'Hérault, alors que certaines parcelles (ici une syrah) en sont au stade deux à trois feuilles étalées, beaucoup de vignerons n'ont pas terminé le pliage des baguettes.

Le débourrement est bien amorcé sur une grande partie du vignoble. Il a démarré dès le 10 mars dans le Languedoc, avec trois semaines d'avance par rapport à l'an dernier. En Gironde et dans le Muscadet, la majorité des parcelles étaient au stade éclatement du bourgeon à la fin du mois.

À Bordeaux et dans le Gard, les viticulteurs observent même les premières feuilles étalées dans les secteurs les plus précoces. En Bourgogne et en Alsace, le débourrement effectif est prévu pour la semaine du 7 avril, soit avec trois semaines d'avance par rapport à une année moyenne.

Ce débourrement précoce prend les viticulteurs de court. En Côte-d'Or, le mois de mars sec a permis la réalisation des travaux d'entretien du sol, mais certains vignerons n'ont pas terminé le pliage des baguettes. Il en est de même dans le Muscadet, où certains n'ont pas encore achevé la taille de leurs vignes.

À Bordeaux, ce sont les travaux de désherbage qui ont pris du retard. Pour Cédric Elia, de la chambre d'agriculture de Gironde, il est impératif de terminer ces travaux le plus rapidement possible, car la végétation risque de se développer très vite. Pour le désherbage chimique des jeunes vignes, il est désormais nécessaire de poser les manchons de protection afin de protéger les bourgeons.

Désormais, la question du travail du sol se pose pour les zones les plus gélives des vignobles septentrionaux. Faut-il intervenir, sachant qu'un labour augmente le risque de gel ? Philippe Gabillot, de la chambre d'agriculture d'Indre-et-Loire, préconise la prudence. Si les adventices sont peu développées, il conseille aux viticulteurs d'attendre. Dans le cas contraire, le travail du sol doit être effectué mais à la condition qu'aucun refroidissement ne soit annoncé dans les trois à quatre jours qui viennent.

Il est vrai que cette précocité augmente fortement la période de sensibilité de la vigne au gel. Le refroidissement de la semaine du 24 mars a donné quelques gelées blanches, mais aucun dégât préjudiciable n'a été observé. Espérons qu'il en sera de même jusqu'au 11, 12 et 13 mai, dates des célèbres saints de glace.

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