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SUR CETTE PARCELLE, Nicolas Roux va produire du muscat sec à 11,5° destiné à l'élaboration de mousseux. Il la conduira en taille rase. © F. EHRHARD
« Avec des merlots à 90 hl/ha, valorisés en vin de cépage IGP, je dégage un produit brut de 2 700 €/ha. Je couvre les frais, mais j'ai du mal à me payer », constate Nicolas Roux, installé à Torreilles, dans les Pyrénées-Orientales. D'ailleurs, pour s'en sortir, il s'est diversifié dans la production d'abricots et d'artichauts.
Lorsqu'un acheteur à la recherche de muscats secs a sollicité sa coopérative, la cave Arnaud de Villeneuve, Nicolas Roux n'a pas hésité. « Il cherchait des vins de base à 11,5° pour élaborer des mousseux. Sur mes sols de plaine, plutôt profonds, j'étais bien placé pour produire ce type de produit qui nécessite des rendements élevés », assure le vigneron.
En avril 2013, il a planté du muscat d'Alexandrie sur une parcelle de 2,7 ha située en dehors de l'aire de l'AOC Muscat de Rivesaltes. Ce premier investissement dans un vignoble dédié a convaincu l'acheteur, qui a passé un contrat avec la coopérative. Du coup, ce printemps, d'autres adhérents vont planter 6 ha du même cépage, toujours en plaine.
Continuer à monter en gamme. « Mon objectif est d'obtenir un produit brut de 4 500 à 5 000 €/ha avec un rendement de 120 hl/ha »,précise-t-il. Pour y parvenir, il va soigner la fertilisation et la protection phytosanitaire. Si nécessaire, un forage lui permettra d'irriguer. Mais Nicolas Roux attend de voir comment son vignoble va se comporter avant d'investir dans un goutte-à-goutte. De plus, il conduira la vigne en taille rase pour réduire ses dépenses. « Nous projetons de nous équiper d'une tailleuse en Cuma avec les autres adhérents », ajoute-t-il.
La coopérative trouve elle aussi un intérêt à cette nouvelle production. Pour maîtriser ses coûts, elle doit vinifier entre 100 000 et 120 000 hl par an, tous vins confondus. Mais avec une majorité de vignes en coteau sur des sols séchants, elle n'y parvient pas toujours. Les petites années, la production descend à 75 000 hl, ce qui augmente les frais à l'hectolitre.
« La coopérative a besoin de vignes productives en plaine pour s'assurer de volumes plus réguliers », relève Nicolas Roux. Parallèlement, elle compte bien continuer à monter en gamme sur ses vins d'appellation - Côtes du Roussillon ou vins doux naturels - pour améliorer la rémunération de ses adhérents. « Nous allons nous développer sur trois piliers complémentaires : les vins AOC haut de gamme pour des marchés de niche, les vins de cépage IGP et les bases pour les mousseux », précise Jean-Pierre Papy, le directeur de la coopérative.
