Mildiou : Peu de contaminations
En Aquitaine, le risque mildiou va de moyen, sur l'ensemble de la région, à fort, dans les Pyrénées-Atlantiques et le Libournais. Cédric Eulia, technicien à la chambre d'agriculture de la Gironde, indique que « des taches sont apparues au début du mois, ce qui a déclenché les premières interventions. Par chance, hormis sur quelques secteurs, le niveau de risque n'est pas élevé ».
Dans le Val de Loire, Michel Badier, de la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher, indique que « la région se trouve face à deux cas de figure. Alors que le Centre Loire n'a encore observé aucune contamination, la Touraine et la partie ouest du bassin ont, elles, amorcé le début de la campagne antimildiou autour du 5 ou 6 mai ».
Le technicien insiste sur le fait que « les niveaux de contaminations restent très faibles par rapport au stade végétatif bien avancé. Cela est dû, notamment, aux températures basses malgré un bon cumul de pluie ». Il rappelle également que, dans les parcelles à historique de black-rot, il est essentiel d'utiliser une spécialité homologuée contre cette maladie.
En Côte-d'Or, la maturité des oeufs d'hiver a été acquise avec les pluies du 2 mai. Benoît Bazerolle, technicien à la chambre d'agriculture, prévoit « une faible sortie des taches vers le 12 ou le 13 mai, car les sols sont très secs ». Malgré cela, des vignerons ont réalisé leurs premières interventions dès le 7 ou 8 mai car ils ont souhaité associer un antimildiou à leur premier antioïdium. « Mais ceux qui ont fait le choix d'attendre la semaine du 12 mai pour démarrer la lutte antimildiou n'ont pas pris de risque », souligne le technicien.
Hormis dans quelques secteurs isolés, aucun foyer n'a été découvert dans l'arc méditerranéen. Les pluies des 2 et 3 mai pourraient être à l'origine d'une sortie de taches autour du 16 mai. Aucune intervention n'est justifiée avant la découverte des foyers primaires. Il en est de même en Alsace, où les premières taches de mildiou étaient prévues, au plus tôt, autour du 10 mai.
Oïdium : Au quart de tour
En Languedoc-Roussillon et en Provence-Alpes-Côte d'Azur, la campagne antioïdium a démarré la semaine du 21 avril sur les zones précoces et les cépages sensibles (carignan et chardonnay). Pour les situations normales, le stade dix-douze feuilles est maintenant atteint dans de nombreux secteurs. Bernard Genevet, de la chambre d'agriculture du Gard, indique que « la couverture d'une grande partie du vignoble a été effectuée ».
En Côte-d'Or, les techniciens de la chambre d'agriculture déplorent que « la grande majorité de la Côte de Beaune a déjà été traitée et [que] certains ont déjà réalisé leur deuxième traitement ». Ils soulignent qu'il « est encore possible de résister à la pression ambiante. Seuls les secteurs précoces présentent huit à neuf feuilles étalées, stade végétatif à atteindre pour justifier la première intervention. Dans ces situations, nous conseillons de traiter avec un produit à cadence courte afin de pouvoir le renouveler la semaine prochaine et l'associer alors avec un antimildiou ».
Dans la Gironde, Cédric Eulia conseille de « surtout se fier à l'historique de la parcelle dans la campagne antioïdium. Si le temps n'est pas favorable au développement de l'oïdium et que la parcelle n'est pas à risque, il est possible de renouveler le traitement un peu après la fin de rémanence du produit ».
Du gel en Alsace et Sud-Bourgogne
Alors que la précocité du millésime inquiétait les vignerons, à ce jour, seuls l'Alsace et le sud de la Bourgogne ont été touchés par un gel printanier. Sur un large territoire allant du Beaujolais au Mâconnais, les températures sont descendues jusqu'à -1,5 °C le dimanche de Pâques, entraînant de gros dégâts. Des parcelles sont endommagées à hauteur de 80 %. Florent Bidaut, de la chambre d'agriculture de Saône-et-Loire, explique que « la différence a pu se jouer entre les vignes propres et celles présentant une flore développée ». En Alsace, dans un secteur proche de Colmar (Haut-Rhin), c'est le 16 et 17 avril que les températures sont tombées en dessous de 0 °C. Le froid a détruit jusqu'à 30 à 40 % des bourgeons dans certaines parcelles.
Une sortie de bon augure
Bien que les températures plus fraîches des premiers jours de mai aient ralenti la pousse des vignes, le millésime 2014 présente toujours une précocité d'environ une dizaine de jours par rapport à une moyenne décennale. Les conditions climatiques ont permis un débourrement homogène sur l'ensemble du vignoble. Un peu partout, la sortie de grappes laisse envisager un potentiel de production correct. Comme le souligne Francis Laffargue, technicien à la chambre d'agriculture du Lot, « les sorties sont jolies mais il ne me semble pas que nous soyons partis pour une grosse récolte ». Dans l'Hérault, où le déficit hydrique est proche de 50 %, « la vigne s'adapte à la situation en limitant son volume de végétation », relate Laurent Gourdon, chef de service de la chambre d'agriculture. Il souligne aussi que « pour le moment, il ne semble pas y avoir de conséquence sur la récolte ».