À l'Ouest, les températures fraîches du mois de mai ont réduit significativement l'avance phénologique des vignes. En Aquitaine, Laurent Colombier, de la chambre d'agriculture de Dordogne, constate même « la perte totale de toute l'avance que nous avions au débourrement ». Il souligne qu'« au cours du mois de mai, les températures ont été inférieures de 3°C en moyenne par rapport à une année classique ». En Charente-Maritime, on note même un retard de quatre jours par rapport à la moyenne 1998-2014.
Plus à l'est, dans l'arc méditerranéen et en Champagne, l'avance prise a diminué mais reste comprise entre sept et dix jours. En vallée du Rhône, elle n'est plus que de deux jours en comparaison des quinze dernières années.
De bonnes conditions espérées pour la floraison
Dans les vignobles septentrionaux, les premières fleurs sont apparues entre la fin du mois de mai et début juin pour les cépages les plus précoces. Nicolas Rubin, conseiller viticole pour la chambre d'agriculture du Maine-et-Loire, estime que « la floraison se généralisera à l'ensemble du vignoble au cours des quinze premiers jours du mois de juin ». Il en est de même en Champagne et en Bourgogne où, comme le suggèrent les techniciens de la chambre d'agriculture de Côte-d'Or, « les températures estivales prévues à partir du 6 juin vont favoriser le passage rapide de la fleur ».
En Aquitaine, le stade pleine floraison est atteint pour une grande partie des merlots et ne saurait tarder pour les cabernets. Tous espèrent que les conditions estivales annoncées vont se maintenir jusqu'à la nouaison.
Dans le midi, la grande majorité des cépages est en pleine floraison et, dans les zones précoces, les grappes ont noué. Les conditions climatiques sont propices à une bonne floraison et une bonne nouaison, mais Luc Jourdan, conseiller de la chambre d'agriculture de l'Hérault, redoute les conséquences de la sécheresse. Dans son secteur, le Biterrois, il a conseillé aux viticulteurs qui en avaient la possibilité d'irriguer leur vigne au moment de la floraison. « Le manque d'eau à ce moment critique est défavorable à une bonne nouaison et pour l'initiation florale en cours dans les bourgeons. Il est important d'assurer la récolte de l'année, mais également celle de l'année suivante », évoque-t-il.