Retour

imprimer l'article Imprimer

VIN

Le resvératrol n'est pas si magique que ça

GRÉGORY PASQUIER - La vigne - n°265 - juin 2014 - page 52

Selon une étude publiée dans une revue de médecine américaine, le resvératrol ne réduirait pas les risques de maladies cardiovasculaires ni de cancer.
LA CONSOMMATION RÉGULIÈRE ET MODÉRÉE de vin rouge est bénéfique pour la santé. Mais pas grâce au resvératrol. © P. ROY

LA CONSOMMATION RÉGULIÈRE ET MODÉRÉE de vin rouge est bénéfique pour la santé. Mais pas grâce au resvératrol. © P. ROY

SELON CERTAINS, LE RESVÉRATROL CONTENU DANS LE VIN ROUGE serait à l'origine du « paradoxe français ». Il préserverait des problèmes cardiovasculaires que devrait entraîner une alimentation riche en graisses et en cholestérol. Ce fait est remis en cause par le Dr Richard Semba, professeur d'ophtalmologie à la faculté Johns Hopkins de Baltimore (États-Unis).

Entre 1998 et 2009, son équipe a suivi 783 Toscans, âgés de 65 ans et plus au début de l'étude. Ces Italiens vivaient dans deux villages de la région du Chianti. Cette région n'a pas été choisie au hasard puisqu'elle est connue pour ses vins rouges que la population consomme régulièrement. Les chercheurs ont quantifié dans les urines des participants les molécules résultant du métabolisme du resvératrol. Ils ont ainsi pu déterminer les personnes qui avaient un régime alimentaire riche en cet antioxydant. Malheureusement, celles-ci n'ont pas vécu plus longtemps que celles dont le régime alimentaire était pauvre en resvératrol.

Durant les neuf ans de l'étude, le nombre de personnes décédées (268 en tout) est partagé également dans les quatre groupes définis par les chercheurs selon le niveau de métabolites du resvératrol dans leurs urines. Les participants à l'alimentation ricee en cette molécule n'avaient pas non plus moins de maladies cardiovasculaires ou de cancer que les autres.

D'autres polyphénols. « L'histoire du resvératrol s'avère être un nouveau cas d'une substance ayant fait l'objet d'un énorme battage médiatique quant à ses bienfaits qui ne se confirment pas », ajoute le Dr Semba. Peut-être est-ce parce qu'il n'est pas naturellement en quantité suffisante dans le vin pour agir sur la santé des consommateurs.

Malgré ces résultats négatifs, bien des études montrent que la consommation de vin rouge, de chocolat noir ou de certains fruits ont des effets protecteurs pour le coeur. « Ces effets bénéfiques (...) doivent provenir d'autres polyphénols ou substances trouvées dans le vin et ces aliments », juge le Dr Semba dont l'étude est parue dans la revue médicale Journal of the American Medical Association, Internal Medicine.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :