Il n'y a pas que les médias qui craignent d'enfreindre la loi Évin. La Poste a refusé à un viticulteur bourguignon le droit d'éditer un timbre personnalisé, alors qu'elle vend ce service aux entreprises et particuliers. Jean-Michel Chartron voulait simplement immortaliser une de ses plus prestigieuses parcelles pour promouvoir de manière originale son domaine à Puligny (Côte-d'Or). « Je n'ai pas pris de photo de bouteille ou de verre parce que je sais très bien que la loi Évin existe. Je n'ai pas du tout compris la décision de La Poste. La vigne que je souhaitais mettre en exergue est en grand cru Chevalier-Montrachet. C'est d'ailleurs une des multiples parcelles qui font l'objet d'un dossier au classement mondial de l'Unesco des climats de Bourgogne. On marche vraiment sur la tête. » La CAVB a fait part de sa « peur » de voir ce genre « d'autocensure » se multiplier, suite notamment aux récentes « dérives judiciaires » qui ont condamné de grands médias français. Vin & Société propose des pistes pour « clarifier la loi Évin », notamment en donnant une définition légale « innovante et intelligente » de la publicité.