Elu président de l'interprofession mi-juillet, Gilles Paris explique son objectif : « Faire reconnaître des climats et des premiers crus sera ma tâche principale à la tête de l'Inter Beaujolais. » Pour constituer son dossier, il dispose de l'étude des terroirs que le cabinet Sigales, basé à Saint-Martin-d'Uriage (Isère), vient d'achever.
Depuis 2009, « nous avons creusé une fosse pour 20 ha de vignes et fait un prélèvement à la tarière par hectare », détaille Isabelle Letessier, à la tête du cabinet. Au final, pas de révolution mais « 20 à 30 % de surprises » selon la pédologue-agronome. À savoir, un enracinement parfois plus profond que les vignerons ne l'imaginent et des différences souvent inattendues entre le sol et le sous-sol.
Sur cette base, les dix crus du Beaujolais veulent bâtir du « solide » comme l'explique Audrey Charton, à la tête de leur ODG. « Dès juin, des groupes de travail se sont mis en place. Ils vont compiler la matière existante sur l'histoire des lieux-dits et les caractéristiques de leurs vins, sachant que nombre d'entre eux, comme la Madone à Fleurie ou la Côte du Py à Morgon, figurent déjà sur nos étiquettes, avec une vraie réussite commerciale. Tous ces éléments vont servir à établir une liste de climats et de premiers crus. Nous prendrons le temps qu'il faudra pour aboutir. Mais un point est essentiel : les vignerons doivent utiliser les noms de lieux-dits pour qu'ils soient reconnus comme climats ou premiers crus. »