Jean-Marie Blin, dirigeant du cabinet Skyline Consulting à Lyon (Rhône), aide les professionnels à atteindre leurs objectifs. Il a souvent recours à la PNL, la programmation neuro-linguistique. Cet outil de développement personnel et professionnel vise à effacer nos « croyances limitantes » en les reprogrammant en « croyances positives ». Il intègre la visualisation, une technique employée par les grands sportifs, lors de ses séances.
Pourriez-vous décrire la PNL en quelques phrases ?
Jean-Marie Blin : Chacun d'entre nous agit de la même manière dans les mêmes circonstances. C'est bien pour faciliter les apprentissages, car cela évite de devoir réfléchir à chaque fois que l'on ouvre une fenêtre, que l'on conduit, etc. Mais ce fonctionnement automatique peut devenir un frein. Pour retrouver sa liberté d'action, il faut se libérer de ces messages qui parfois nous limitent. La PNL permet d'effacer ces croyances limitantes en les transformant en « croyances ressources ». Les exemples de croyances limitantes sont nombreux : « je ne mérite pas d'être aimé », « je n'ai jamais de chance », « je me fais toujours avoir », etc. Le premier axe de la PNL est de nettoyer le passé. Le second est de se programmer pour atteindre ses objectifs. Enfin, le troisième est de mieux se comprendre et de mieux comprendre les autres.
Comment la PNL peut-elle aider à mieux atteindre ses objectifs ?
J.-M. B. : J'utilise la visualisation. Notre résistance au changement est naturelle. Il faut donc se programmer au changement ou à un objectif en le vivant visuellement de nombreuses fois. Les skieurs professionnels le font avant les compétitions. Une des personnes que je suis était très anxieuse avant de passer un concours. Nous avons travaillé sur ce qui la motivait vraiment : être avec des enfants, transmettre son savoir, etc. L'épreuve n'était qu'une étape. Elle a visualisé l'oral de nombreuses fois, ce qui lui a permis d'être pleinement dans son examen et de le réussir. Elle a également vu les classes qu'elle aurait en septembre, ce qui a généré un état positif. Il faut être accompagné, les premières fois, pour pratiquer la visualisation car cela suppose de lâcher prise.
Imaginons un viticulteur qui souhaite vendre au Brésil mais qui a peur d'échouer...
J.-M. B. : Il faut intégrer que nous avons tous des ressources infinies et que ce sont nos croyances qui nous limitent. On n'ose pas faire telle chose car nous pensons que nous n'en sommes pas capables. Les verrous de la peur sautent très vite quand on a un objectif précis auquel on tient. Si un viticulteur vient me voir avec le projet d'exporter au Brésil, il faut valider ensemble que ce projet lui correspond puis effacer les croyances limitantes qui peuvent entraver son action.
Une des personnes que j'accompagne en coaching souhaitait se mettre à son compte mais ne parvenait pas à passer à l'action. Après quelques séances, nous nous sommes rendu compte qu'elle avait une mauvaise image du chef d'entreprise. Nous avons retravaillé cette croyance, en nous basant sur son ressenti émotionnel et physique. Elle s'est revue dans une situation où elle avait été chef d'équipe dix ans plus tôt - avec succès - et cela a été un déclic positif. Cela lui a redonné confiance et, quand elle doute, elle se replonge seule dans cet état positif. Elle est maintenant pleinement opérationnelle pour son projet qui est en phase de concrétisation.
Comment se déroulent vos formations ?
J.-M. B. : La formation débute par la communication, l'écoute active, la reformulation et le changement de rôle (se mettre à la place de l'autre). Une autre journée est dédiée aux objectifs : les définir et les visualiser. Nous sommes aussi à l'écoute de notre corps. « Pourquoi, dans telle situation, j'ai toujours le ventre qui se noue », etc. Il faut accueillir l'émotion et la décrypter car tout ce qui résiste persiste ! Il faut utiliser nos émotions, les trois principales étant la peur, la colère et la tristesse. Quand un voyant de votre voiture s'allume, il faut intervenir. Il en est de même pour les émotions.
Les viticulteurs ont le sentiment d'être submergés par le côté administratif de leur métier. Comment voir ces tâches de manière plus positive ?
J.-M. B. : Si l'administratif ne vous prend pas trop d'énergie, vous pouvez le faire vous-même. Sinon, je conseille de déléguer. Quand un travail vous pèse, vous ne le faites pas bien, en utilisant en plus beaucoup d'énergie ! Certes, déléguer a un coût. Mais tout le temps que vous ne passerez plus à remplir des papiers, vous le passerez à faire ce pour quoi vous avez du talent : travailler dans les vignes, améliorer la vinification, trouver de nouveaux réseaux de vente ou développer votre communication.