MICHÈLE VANNEYKEN, présidente des géocacheurs de Champagne : « Le géocaching permet de partager de jolis lieux ou des points de vue intéressants et méconnus. » Ici, elle réunit des indices au point de vue d'Hautvillers. © PHOTOS : A. LUTUN
Vous vivez probablement à proximité de « caches » sans le savoir... Une cache est un petit objet recherché par les adeptes du géocaching, cette chasse au trésor des temps modernes. Nul besoin d'une boussole, mais plutôt d'un smartphone ou d'un GPS !
Bref retour en arrière... Le 2 mai 2000, à minuit, les signaux GPS ne sont plus réservés à l'armée américaine et deviennent accessibles à tous. Dès le 3 mai 2000, la première géocache - une boîte de conserve ! - est dissimulée dans l'Oregon, aux États-Unis. En France, c'est en 2005 que le géocaching fait son apparition. Aujourd'hui, on recense plus de 2,4 millions d'objets cachés à travers le monde et plus de 6 millions de géocacheurs. Dénommés caches ou géocaches, ces objets sont de petites boîtes sans valeur. « Elles doivent être accessibles à tous et tout le temps », précise Michèle Vanneyken, présidente des géocacheurs de Champagne.
Chaque géocache contient des gadgets et un logbook, un carnet ou feuille sur lequel le géo-cacheur inscrit la date de son passage, son pseudonyme, un petit mot ou simplement MPLC (Merci pour la cache) ou TFTC (Thank you for the cache). Il est également invité à laisser un commentaire sur le site internet geocaching.com.
Pour participer au géocaching, il suffit de s'inscrire sur ce site. Ensuite, vous sélectionnez une cache qui vous intéresse. Vous notez l'endroit où il faut se rendre et les indices qu'il faut trouver pour obtenir les coordonnées GPS de votre trésor et le dénicher. Une fois la cache trouvée, il faut la replacer à l'endroit initial, souvent en haut d'un arbre, sous une pierre, sur une statue, etc.
Esprit d'échange et de curiosité. « L'esprit du géocaching est d'amener les gens dans des lieux intéressants où ils n'iraient pas autrement, poursuit Michèle Vanneyken. Tout se fait dans un esprit d'échange. »
Hautvillers (Marne), village où Dom Pérignon « inventa » le champagne, regorge de caches et de circuits de géocaching à emprunter à pied ou à vélo. Pour trouver l'une des nombreuses caches, il faut, par exemple, se rendre sur le point de vue qui domine le vignoble et lire les panneaux qui expliquent l'histoire d'Hautvillers et de Dom Pérignon. Par déduction, on obtient alors des coordonnées GPS de l'objet qui se situe plus bas dans le vignoble, niché dans un joli muret près duquel poussent des pêchers, des figuiers et des cerisiers. Ce lieu, peu connu bien que situé près d'un parking où s'arrêtent de nombreux touristes, est l'exemple des jardins présents à l'époque de Dom Pérignon, où les arbres fruitiers se mêlaient aux vignes.
Toujours à Hautvillers, un parcours à la recherche des enseignes ornant les maisons du village - il y en a 140 - permet d'accéder à une cache dissimulée près des vestiges d'une ancienne chapelle, dans les bois.
Il arrive que plusieurs géocacheurs, parfois de nationalités différentes, cherchent la même cache en même temps, ce qui fait naître des échanges et une collaboration. Preuve du caractère universel du géocaching, il s'appuie sur un site internet unique dans le monde - geocaching.com - et il y a même une géocache qui se déplace dans l'espace, véhiculée par une navette spatiale !