Pellenc Optimum 750 Elle se conduit en silence et du bout des doigts

Cette machine est dotée d'un rayon de braquage sans égal. Elle respecte mieux la végétation et le palissage que la gamme précédente.

Cabine

L'accès est très commode. Il s'effectue par une échelle inclinée qui s'escamote électriquement d'un petit clic sur un interrupteur. On pénètre alors dans une cabine plus spacieuse que celle de la 8000, la série précédente. Mais il y a toujours aussi peu de rangement : un vide-poches sous l'accoudoir et deux petites boîtes fixées au bas de la porte, profondes d'à peine 5 cm.

Le joystick, solidaire de l'accoudoir, se manipule avec le poignet, comme la manette d'une console de jeux vidéo. On règle l'avancement, très progressif, en imprimant de petites impulsions sur le manche. De ce fait, on manoeuvre avec précision, que ce soit en bout de rang ou pour reculer vers la benne lors du vidage. Un coup de poignet à droite active le régulateur. Une impulsion sur un bouton du joystick accélère progressivement la machine de 0,2 km/h.

En conduite, le moteur donne l'impression de tourner au ralenti. Le silence dans la cabine est presque troublant. Mais dès que l'on ouvre la porte, le bruit du ventilateur de refroidissement de l'huile hydraulique fatigue. Et pour cause : il est situé juste derrière la cabine.

Assistance à la conduite

À chaque manoeuvre, la direction nous a épatés avec son angle de braquage sans égal (95°). La machine s'avère ainsi particulièrement maniable dans des sorties de rang se terminant en pointe avec très peu d'espace pour tourner. Le reste du temps, nous avons apprécié la régulation de la vitesse, la programmation de la hauteur de récolte, du relevage et de la remise à niveau automatiques de la tête récolte en entrée et sortie de rang. Tous ces automatismes libèrent l'attention du chauffeur. Durant la récolte, il n'a qu'à corriger le dévers et maintenir le porteur dans le rang avec le volant.

La tête de récolte Activ, montée sur vérins et guidée par des capteurs, se centre d'elle-même dans le rang. Mais tout au long de notre journée d'essai, ces vérins ont grincé. Consulté, le concessionnaire a diagnostiqué un défaut sur des bagues. Il programme leur remplacement en fin de saison.

Plus embêtant, en fin de matinée, un joint sur un boîtier gérant la tête Activ a lâché, causant une fuite d'huile. Le joint remplacé, la récolte a pu se poursuivre. Cependant, dans les quinze jours qui ont suivi notre essai, Georges Mur, le propriétaire de la machine, a subi quatre fois ce même incident sur deux boîtiers différents. Pellenc suppose qu'il s'agit d'un défaut d'usinage d'une pièce et envisage de la remplacer.

Secouage et convoyage

Lors de notre essai, nous avons vendangé trois parcelles. Dans aucune des trois les écailles n'ont été d'une parfaite étanchéité. Le train d'écailles est pourtant plus long que sur la série 8000. Le secouage, en revanche, nous a donné pleine satisfaction. Il est plus souple que celui de la série 8000. De ce fait, la machine respecte mieux le palissage et la végétation. Elle ne tire plus le feuillage vers l'avant, reproche qui était fait au précédent système de secouage. Pour obtenir ce résultat, Pellenc a monté des secoueurs plus longs, au pincement moins étroit. Dans des vignes palissées, nous avons travaillé avec 9 cm d'écartement. Depuis notre passage, Georges Mur a testé d'autres réglages. À la suite de ses essais, il ouvre désormais le pincement à 12 cm. Le secouage est tout aussi efficace.

Autre point intéressant, la vendange tombe maintenant sur des convoyeurs à claire-voie qui effectuent un pré-tri. Les baies passent entre les mailles de ces tapis qui ne retiennent que les déchets. Ce système facilite le nettoyage. Par ailleurs, en cas de bourrage, le sens de rotation des convoyeurs peut être inversé depuis la cabine.

Nettoyage et tri

Les ventilateurs bas, à l'arrière de la machine, extraient l'essentiel des déchets. Nouveauté intéressante, ces organes sont désormais réglables en hauteur à l'aide d'un levier fixé au-dessus d'eux. Dans des vignes avec peu de végétation, on les approche des convoyeurs. On peut ainsi réduire leur vitesse de rotation pour un résultat identique. À l'inverse, on remonte ces ventilateurs dans les vieilles vignes ou dans les parcelles à forte végétation pour éviter le bourrage. Les déchets passent plus facilement. En contrepartie, il faut plus de puissance pour les aspirer. Il faut donc augmenter un peu la vitesse des turbines.

Les deux ventilateurs du haut aspirent le reste des feuilles. Celles-ci sont éjectées sur le côté par des goulottes en plastique moulé orange dont le design est très apprécié.

Pour le tri, l'Optimum est équipée de deux égreneurs et de deux tables à rouleaux Selectic Process. Ces équipements ont très bien fonctionné. Seul bémol, les tôles vibrantes en Inox qui orientent la vendange vers les tables de tri à la sortie des égreneurs sont restées immobiles. Simple problème de contact, selon le concessionnaire, qui est intervenu en fin de journée. En conséquence, les tables de tri étaient approvisionnées irrégulièrement et les rafles évacuées par petits paquets.

Vidage

Les trémies se vident par l'arrière. Si le chauffeur recule vers la benne à vendange, il peut contrôler sa manoeuvre sur son écran en regardant les images prises par la caméra arrière. Si le tractoriste avance sa remorque sous les trémies - cas le plus fréquent - et que le sol est bosselé ou en pente, il doit être prudent. Il risque d'accrocher l'échelle fixée à l'arrière sous le châssis de la machine.

Lavage

La machine se lave depuis une passerelle sécurisée accessible à l'aide d'une échelle repliable installée derrière la machine. Un pupitre déporté sur la plateforme de lavage permet au chauffeur d'actionner les convoyeurs, de lever les égreneurs, les aspirateurs, les tables de tri et les trémies. C'en est fini les allers-retours dans la cabine avec une tenue imperméable trempée ! Très pratique. Plus besoin non plus de démonter les quatre portes à l'arrière de la tête. Il suffit de les faire pivoter d'un quart de tour. En 35 à 40 minutes au maximum, la machine est propre.

Sécurité

Les organes de récolte s'immobilisent dès que le chauffeur quitte son poste de conduite. Le frein de parking s'active automatiquement dès que la machine s'arrête plus de quelques secondes. Une petite échelle amovible est accrochée sous le moteur. Elle nous a permis d'aller changer en toute sécurité le joint défaillant au-dessus du moteur. Cette échelle peut également être installée sur le côté gauche, sous le réservoir de carburant, pour faire le plein sans nécessiter d'acrobatie.

Le gyrophare s'active automatiquement dès qu'on passe en position route. Mais pour l'actionner en vitesse de travail, il faut appuyer successivement sur deux touches de l'écran tactile. Une seule serait plus pratique pour avertir le tractoriste que les trémies sont pleines.

Si l'opérateur soulève le carter de protection des égreneurs lors du lavage, ce dernier s'arrête. Attention toutefois aux tôles en Inox du châssis de l'égreneur. Leur bord est coupant. Mieux vaut porter des gants pour laver.

Entretien

Le graissage de l'Optimum est centralisé. Pellenc préconise un graissage de la tête toutes les 20 heures. Le réglage de la tension des convoyeurs ne prend que quelques secondes et ne nécessite aucun outil. L'accès aux filtres et aux radiateurs est aisé.