New Holland 9060 L Vivement le grand écran

Cette machine possède un trieur efficace qu'il faut toujours avoir à l'oeil. Heureusement, la tête de récolte pendulaire et la correction automatique de dévers aident le chauffeur.

Cabine

L'accès est simple. Arrivé en haut de l'échelle, deux solutions s'offrent à vous pour la replier. Pressez d'un pied une pédale juste au moment de pénétrer dans la cabine. C'est facile. Ou poussez avec force une poignée vers le bas avec la main gauche, une fois installé au poste de conduite. C'est moins commode.

À bord, la cabine s'avère spacieuse. Elle dispose de petits espaces de rangement et d'un compartiment dans le plafond pour mettre une bouteille au frais.

À droite du siège, le joystick ressemble à une prothèse de col du fémur. L'objet est ergonomique. Mais il faut le manier la paume et le pouce à l'horizontale. Pas évident, au départ. Et le manche est hyper-réactif. Il faut le pousser avec la plus grande prudence pour éviter une accélération brutale. Même avec un peu d'habitude, le risque d'incident n'est jamais exclu.

Plus pratiques, deux boutons sur le joystick (M et +/-), permettent de régler directement la vitesse d'avancement, la fréquence de secouage, la vitesse des tapis et des aspirateurs.

L'écran Intelliview a cinq ans à peine, mais en paraît déjà dix. Il manque singulièrement de couleurs. Comme il est très petit, les informations sont réparties sur six pages auxquelles on accède via un menu déroulant. La page 2 affiche l'ensemble des paramètres de récolte. On préférerait que la hauteur de la tête soit indiquée en centimètres plutôt qu'en pourcentage. Un bon point tout de même : les réglages du secouage et de la ventilation sont plus précis que sur la VL, le modèle précédent.

Au travail, on s'aperçoit que la machine fait presque autant de bruit que son aînée. Pour satisfaire les besoins en hydraulique de l'Optigrape notamment, le moteur tourne à 2 150 tr/min en vendange. Nous avons l'impression de supporter plus de décibels que dans les cabines des marques concurrentes.

Assistance à la conduite

Dans ce domaine, la New Holland se distingue plus positivement de ses concurrentes. Elle est équipée d'une correction de dévers automatique percutante. Ce système est si réactif que nous découvrons, contrairement à ce que nous pensions, que le terrain où nous vendangeons n'est jamais plat.

La correction de dévers se désactive dès qu'on tourne en bout de rang. Elle se réactive à l'aide d'un bouton derrière le joystick en reprenant le rang suivant. Le chauffeur peut également programmer sur l'écran la hauteur de ramassage ainsi que le relevage et la descente automatique de la tête de récolte en bout de rang. Moins original mais très utile, le réglage du pincement est hydraulique.

Trois caméras, une à l'arrière et une sur chaque table de tri, permettent de suivre le flux de vendange. Lors de notre essai, on ne pouvait visionner que les images d'une des trois caméras à la fois. Et il fallait presser un bouton pour passer à la suivante. Pas très pratique. Le lendemain, le concessionnaire a installé un nouveau système. Depuis, toutes les images sont visibles en même temps sur l'écran. Rémi Soulié, le propriétaire et chauffeur de la machine, apprécie. Il surveille mieux le flux de vendange pour prévenir un éventuel bourrage sur les tables de tri ou dans l'égreneur.

Autre dispositif d'assistance : le logiciel Intelliview trace le parcours de la machine grâce un GPS embarqué. À tout moment, le chauffeur peut, d'un simple coup d'oeil sur l'écran 6, s'assurer que tous les rangs ont été vendangés.

Secouage et convoyage

Pas de grande nouveauté dans ce domaine. Mais une confirmation. La fixation arrière des secoueurs New Holland sur des biellettes en téflon - système éprouvé sur la VL - confère une grande souplesse au secouage. Autre spécificité de la marque, la tête, pendulaire, évolue dans l'axe du rang.

Les deux norias de godets souples - marque de fabrique du constructeur - ont été d'une parfaite étanchéité tout au long de la journée. Dans une vieille parcelle de grenache, aux ceps difformes, conduite en gobelet, la machine a laissé un peu de raisins sur les souches. Mais il n'y a eu aucune perte au sol. Une machine équipée d'écailles ne s'y serait sans doute pas aventurée.

Nettoyage et tri

Enfin ! On n'évolue plus dans un nuage de poussière. Les goulottes des ventilateurs crachent en effet les déchets vers l'arrière, au milieu des rangs, et non plus vers le sol. Ces déchets sont aspirés par deux ventilateurs de gros diamètre en haut de la machine. Ces derniers doivent tourner au minimum à 1 700 tr/min, même dans une vigne comportant peu de végétation. Sinon, des feuilles tombent sur la table de pré-tri de l'Optigrape.

Notons qu'en fin de journée, et sans explication, le régime des ventilateurs a beaucoup fluctué. Consulté par téléphone, le concessionnaire nous a donné la marche à suivre pour les reparamétrer sur le pupitre.

L'égreneur-trieur, que nous avions déjà vu en démonstration l'an passé (voir La Vigne n° 257 p. 4), nous convainc toujours. Il a bien fonctionné tout au long de la journée. À vitesse modérée (4 km/h) et dans des vignes peu chargées (moins de 10 t/ha), il a éliminé efficacement et sélectivement les déchets sans provoquer de bourrage.

Cependant, il demande beaucoup de surveillance. Il faut avoir les yeux rivés en permanence sur l'écran pour s'assurer que la vendange progresse avec fluidité sur les rouleaux. Il faut contrôler la quantité et la qualité des déchets rejetés au sol pour ajuster, au besoin, la vitesse de la turbine qui souffle les déchets. Il faut également surveiller dans les rétroviseurs que les grilles, par où l'air passe, ne se bouchent pas. C'est arrivé une fois. Les raisins tombent alors au sol. Pour y remédier, il faut nettoyer les grilles à l'eau ou les remplacer. New Holland fournit un deuxième jeu à cet effet. Problème, le changement n'est pas pratique. Il faut monter sur un escabeau, alors qu'il n'y en a pas sur la machine, pour enlever deux boulons de 13 sur chaque grille.

L'égreneur de l'Optigrape est plus étroit que le modèle classique. Pour éviter que des souches restent coincées, il vaut mieux garder son capot ouvert, même s'il devrait rester fermé. Ainsi, si une souche passe dans l'égreneur, elle soulève le capot et passe.

Vidage

Le vidage dans une benne basse n'a posé aucun problème. Le chauffeur peut s'aider de la caméra arrière s'il doit reculer vers la benne. Un bouton permet de redescendre les deux bennes simultanément. Si la benne dispose d'une barre au milieu, il faut lever la machine. Sinon, lorsque la trémie est levée au maximum, la barre peut endommager l'arrière de l'égreneur.

Lavage

La tête de récolte de la série 9000 est plus facile à laver que celle de la VL. Elle comporte moins de zones de rétention des raisins. Le lavage en haut s'effectue depuis une passerelle sécurisée. Le lavage de l'Optigrape prend du temps. Compter entre trois quarts d'heure et une heure pour laver correctement la machine.

Sécurité

Un double système de sécurité empêche le chauffeur d'intervenir sur un organe de récolte en fonctionnement. Un capteur coupe les organes de récolte lorsqu'il quitte son siège. De même s'il relève la rambarde amovible de sécurité sur la passerelle.

Entretien

Le graissage, centralisé ou automatique, est facile. La tension des norias, manuelle, est commode et ne prend que quelques minutes. Il faut un petit escabeau ou des grands bras pour accéder au filtre à air.