La pourriture acide a été très problématique cette année pour les liquoreux. Dans le Sauternais, les attaques ont été relativement importantes. « Dans certaines parcelles, seuls quelques grains étaient touchés. Dans d'autres, 20 à 30 % des baies étaient atteintes, constate Henri-Claude Ducourneau, du centre oenologique de Cadillac (Gironde). Les viticulteurs ont effectué un premier passage pour les éliminer. Mais la maladie est revenue. Il a fallu trier à nouveau. Cette année, les viticulteurs ont fait au moins trois tries. » À chaque fois, ils ont réalisé une sélection très sévère des baies.
Seulement 6 hl/ha à cause de la piqûre acétique. « De la pourriture acide, on en a tous les ans. On connaît la parcelle qui nous enquiquine à chaque fois. Mais cette année, il y en a eu partout : même sur les meilleurs terroirs de graves et d'argile ! », confirmait Alain Dejean, du domaine Rousset Peyraguey, le 30 octobre, au site Vitisphere. Il prédit donc, pour l'appellation Sauternes, une très petite récolte qu'il illustre par son cas : le potentiel sur son domaine, qui était déjà faible au départ à cause du climat (12 hl/ha), s'établirait à 6 hl/ha à cause des piqûres acétiques.
Autre fait marquant, la pourriture noble s'est installée tardivement. Dans un premier temps, les raisins ont commencé à passeriller sur souche. Ils se sont concentrés en sucres mais aussi en acides, sans atteindre une maturité satisfaisante. Ensuite, après la mi-octobre, ils ont peu évolué. Les viticulteurs ne savaient pas s'ils devaient récolter ou attendre. Heureusement, fin octobre, des pluies sont arrivées. « Les pellicules très épaisses se sont affinées et le botrytis a pu se développer. Les raisins se sont alors concentrés, ce qui a sauvé le millésime », explique Henri-Claude Ducourneau.
Même chose en Anjou. Pour obtenir une maturité suffisante et sélectionner les meilleures grappes, les viticulteurs ont dû faire des tries plus nombreuses, « entre deux et quatre, alors que d'habitude deux suffisent », rapporte Paul de Surmont, le directeur du laboratoire Litov. Cela a permis aux viticulteurs d'atteindre des degrés naturels relativement élevés : 20° potentiels sur le chenin dans les coteaux de Saumur, par exemple. Mais là encore, les viticulteurs ont dû faire une sélection sévère lors des tries pour éliminer les baies atteintes de pourriture acide, ce qui a affecté les rendements.
En Alsace, les vendanges tardives seront rares. « Du fait de l'omniprésence de la pourriture acide, surtout sur les gewurztraminers, très peu de parcelles ont produit des raisins surmûris. Les volumes de vendanges tardives seront très faibles cette année », annonce Stéphane Gresser, du laboratoire du même nom.
Ce que confirme Paul Dussourt, vigneron à Scherwiller. « Je n'ai pas fait de vendanges tardives cette année. Les rendements étant assez faibles, j'ai privilégié les blancs secs. De plus, le risque de développement de la pourriture acide était trop important. »
Vos rendez-vous techniques
10 et 11 décembre 2014 :
Toulouse (81) - Hôtel de région Midi-Pyrénées
2es Assises des vins du Sud-Ouest, organisées par l'IFV pôle Sud-Ouest et l'interprofession des vins du Sud-Ouest.
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