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ACTUS - FRANCE

Effervescents Les IGP déterminées à pétiller

MICHÈLE TRÉVOUX - La vigne - n°274 - avril 2015 - page 20

Les IGP Méditerranée, Pays d'Oc et Comté Tolosan ont réécrit leurs cahiers des charges, invalidés en mars par le Conseil d'État. Ces dénominations sont déterminées à continuer à produire des vins mousseux.
Trente-trois IGP se sont vues interdire de produire des effervescents. ©B. COLLARD

Trente-trois IGP se sont vues interdire de produire des effervescents. ©B. COLLARD

Les IGP ne baissent pas les bras dans la bagarre qui les oppose à la Fédération nationale des producteurs et élaborateurs de crémant (FNPEC). Les IGP Pays d'Oc, Méditerranée et Comté Tolosan - pour ne citer que les plus importantes - ont révisé leurs cahiers des charges, détaillant leur lien au territoire et démontrant, pour Méditerranée, l'antériorité de la production de mousseux. Ils espèrent les voir validés d'ici les prochaines vendanges. Cette démarche fait suite au jugement du Conseil d'État. Début mars, il interdisait à 33 IGP de continuer à produire des effervescents. Son jugement pointait soit l'absence d'antériorité, soit l'absence de lien entre la qualité et la zone de production, soit les deux. Un coup dur pour l'IGP Méditerranée qui, en 2013, avait lancé SoMed, une marque collective de vins effervescents.

250 000 cols en 2016

L'an dernier, 126 000 cols ont été commercialisés sous cette marque, toutes entreprises confondues. Cette année, les opérateurs tablaient sur 200 000 cols et sur 250 000 en 2016. « On y croyait vraiment. Avec les entreprises, nous avons déjà investi 200 000 € pour lancer ce nouveau produit », se désole Marie de Monte, directrice d'InterVins Sud-Est, l'interprofession.

Même consternation à l'ODG Pays d'Oc. Là aussi, le marché était en pleine expansion. L'an dernier, 23 opérateurs ont commercialisé quelque 20 000 hl d'IGP Oc effervescents. Parmi eux, Castel qui, en 2014, a déployé les grands moyens pour lancer, sous sa marque Roche Mazet, un blanc et un rosé effervescents en IGP Pays d'OC. « C'est le marché du prosecco et du cava que nous visons avec ces produits, indique Florence Barthes, directrice générale d'InterOc. Bruxelles a reconnu aux IGP le droit de produire des effervescents et a validé notre cahier des charges. Le problème est donc franco-français. »

De son côté, la FNPEC a demandé aux Fraudes le retrait du marché de toutes les bouteilles d'IGP effervescents dont le cahier des charges a été invalidé. Elle se dit prête à engager des recours si les nouveaux cahiers des charges ne sont pas suffisamment étayés et s'ils ne sont pas débattus entre les comités des vins AOP et IGP de l'Inao.

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