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VIGNE

Vignes semi-larges Essai prometteur en Champagne

AUDE LUTUN - La vigne - n°274 - avril 2015 - page 45

Ce mode de conduite est moins coûteux, préserve mieux l'environnement et donne d'aussi bons vins que les vignes à haute densité. Mais les rendements sont moindres.
VIGNES SEMI-LARGES : la Champagne pourrait évoluer vers ce mode de conduite qui permet de réduire les coûts de production. © CIVC

VIGNES SEMI-LARGES : la Champagne pourrait évoluer vers ce mode de conduite qui permet de réduire les coûts de production. © CIVC

Depuis vingt ans, le Comité interprofessionnel des vins de Champagne (CIVC) teste les vignes semi-larges. L'espacement entre les rangs est compris entre 1,80 m et 2,2 m, celui entre deux ceps va de 0,90 m à 1,20 m. La densité de plantation, elle, varie entre 3 800 et 6 150 pieds/ha contre 8 000 dans les vignes traditionnelles. En 2006, les essais ont pris de l'ampleur. Ils s'établissent désormais sur quinze sites et une dizaine d'hectares. « Nous voulons rationaliser la culture de la vigne en conservant la qualité des vins », précise François Langellier, chef de projet viticulture au CIVC. Les résultats sont encourageants.

Le rendement baisse de 20 %, en moyenne, par rapport aux plantations traditionnelles à haute densité. « Cette baisse est supportable dans les parcelles à bon potentiel agronomique, commente François Langellier. Elle est plus compliquée à gérer dans les parcelles peu productives. »

Sur le plan économique, le gain est important. Les temps de travaux manuels (taille, liage, relevage) diminuent de 40 %. Mais, surtout, l'enjambeur est remplacé par un tracteur vigneron, deux à trois fois moins cher à l'achat et en entretien. Toutefois, les temps de travaux mécaniques ne sont pas fortement réduits car les traitements ne peuvent se faire que sur 6 m de large et non plus 10 m.

Sur le plan environnemental, les vignes semi-larges facilitent le travail du sol et l'enherbement. Et le CIVC estime que l'on peut réduire de 30 % les intrants phytosanitaires. En effet, le feuillage démarre plus haut. Les contaminations primaires de mildiou se font donc plus difficilement. La protection du feuillage peut ainsi démarrer plus tard par rapport aux vignes traditionnelles.

Côté raisin, les essais montrent un gain de 0,3 % d'alcool potentiel et un niveau d'acidité totale et malique supérieur (+ 0,5 g/l). Qu'en est-il des vins ? Là aussi, les essais sont encourageants. « Les deux tiers des dégustateurs les ont jugés identiques à ceux des vignes traditionnelles, poursuit François Langellier. Dans le tiers restant, la moitié a préféré les vins issus des essais et l'autre moitié ceux des vignes traditionnelles. »

L'expérimentation touche à sa fin. Le dossier va entrer dans une phase politique où les professionnels devront décider si ce mode de conduite leur convient. Dans l'affirmative, ils demanderont à l'Inao d'autoriser ces nouvelles densités de plantation.

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