Retour

imprimer l'article Imprimer

VIGNE

Développement durable Vignes et poules : un mariage plutôt réussi

INGRID PROUST - La vigne - n°274 - avril 2015 - page 46

Il y a un an, le vigneron en bourgueil Philippe Boucard lâchait plus de 200 poules dans une de ses vignes. Moyennant quelques précautions, les volatiles ont montré leur utilité contre l'herbe et les insectes.
Les volailles ont été introduites en janvier 2014 sur la parcelle qui était alors bien enherbée. Depuis, il ne reste plus un brin d'herbe ! © I. PROUST

Les volailles ont été introduites en janvier 2014 sur la parcelle qui était alors bien enherbée. Depuis, il ne reste plus un brin d'herbe ! © I. PROUST

Des poules de race Gournay, Cou Nu, Isa Brown, des gélines de Touraine, et même des canards colverts... 240 de ces volailles picorent une parcelle d'un demi-hectare sur le domaine de Philippe Boucard, vigneron à Ingrandes-de-Touraine (AOC Bourgueil). Une idée insolite qu'il a mise en oeuvre il y a un an avec son voisin, le restaurateur Vincent Simon, chantre du «manger local». Leur but : associer l'animal au végétal, comme autrefois, afin de restaurer les équilibres naturels et supprimer herbicides et insecticides.

Aujourd'hui, le vigneron ne regrette pas l'aventure... : « Les volailles mangent l'herbe et grattent le sol, ce qui empêche les adventices de repousser. Elles ont aussi certainement amendé le sol, même s'il est encore trop tôt pour savoir si cela peut remplacer un apport de fumier. »

L'effet poules. Côté insectes indésirables, l'effet poules a aussi été au rendez-vous. « Je n'ai pas utilisé d'insecticide sur cette parcelle, note le vigneron. Cela dit, la pression des cicadelles vertes et des vers de la grappe a été faible l'année dernière. »

Nourries avec des céréales locales, les volailles se sont cependant montrées très gourmandes envers les vignes... « Les jeunes bourgeons et les raisins sont appétissants pour elles, sourit Philippe Boucard. Cette année, on va les retirer de la parcelle au tout début du débourrement et plier les baguettes sur un fil situé un peu plus haut pour que les raisins leur soient moins accessibles. On remettra les poules sur la parcelle quelques semaines après la sortie des feuilles, puis on les reconduira au poulailler dès la véraison. »

Autre résolution : ne pas retenter l'expérience avec des oies. Celles-ci ont tellement apprécié les ceps qu'elles les ont totalement écorcés... Mais pour le reste, le bilan est donc plutôt positif, d'autant qu'aucun renard n'est venu s'attaquer aux volailles, grâce à une clôture électrifiée de 2 m de hauteur, financée (1 400 €) par le restaurateur Vincent Simon.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :