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À LA VIGNE - MAI

La campagne démarre

CHRISTELLE STEF - La vigne - n°275 - mai 2015 - page 8

Début mai, des foyers primaires de mildiou sont apparus dans plusieurs vignobles. Les modèles et les observations de terrain indiquaient aussi un risque élevé d'oïdium.
Tout début mai, les premières taches de mildiou ont été observées dans le Languedoc, en Paca, au sud de la Drôme et dans le Bordelais. © J.-F. MARIN

Tout début mai, les premières taches de mildiou ont été observées dans le Languedoc, en Paca, au sud de la Drôme et dans le Bordelais. © J.-F. MARIN

Mildiou : Découverte des premières taches

Les premiers foyers de mildiou ont été découverts début mai dans l'ensemble du Languedoc : Gard, Hérault et Aude. « La pression est assez importante », note Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture de l'Aude. « On ne pensait pas les découvrir aussi tôt. On en a trouvé sept ou huit dans l'est du département. C'est significatif. Ils sont issus des pluies du 16 au 19 avril. On s'attend à d'autres sorties. Et le temps reste perturbé. Nous avons donc lancé le démarrage de la protection sur la quasi-totalité du vignoble », ajoute Jacques Oustric, de la chambre d'agriculture du Gard.

Dans le Bordelais, les techniciens ont également observé les premiers symptômes le 4 mai. « Nous avons trouvé plusieurs taches qui sporulent bien. Le temps est chaud et humide, les viticulteurs doivent se montrer vigilants. D'ailleurs, la majorité d'entre eux aura effectué la première intervention entre le 1er et le 10 mai », observe Cédric Elia, de l'Adar des Deux Rives.

En Côte-d'Or, les cumuls de pluies de la dernière semaine d'avril et du week-end du 1er mai ont été très importants : de 65 à 80 mm. « Les premières contaminations ont donc probablement eu lieu et nous devrions observer des sorties entre le 9 et le 12 mai », indique Pierre Petitot, de la chambre d'agriculture. Les viticulteurs devraient démarrer les traitements dès qu'ils auront une fenêtre météo favorable.

Les vignobles d'Alsace, du Centre et du Val de Loire ont également essuyé des pluies abondantes, le week-end du 1er mai. « Il est tombé 90 mm d'eau. L'épidémie a donc démarré. On prévoit les apparitions de mildiou sur le terrain autour du 20 mai », indique Nadège Brochard-Mémain, de la chambre d'agriculture de la Loire-Atlantique.

Oïdium : La pression s'annonce forte

Dans plusieurs régions, la pression de l'oïdium promet d'être forte. C'est le cas en Bourgogne, et dans le Jura où le modèle SOV (système oïdium vigne) prévoit un niveau de risque élevé. « L'indice est de 99/100 sur quasiment tous les postes météo. C'est au niveau des grandes années à oïdium comme 2004, 2008 et 2012. Nous travaillons avec ce modèle depuis plus de dix ans, et il est très pertinent pour annoncer les petites et les grandes années à oïdium », indique Pierre Petitot, de la chambre d'agriculture de la Côte-d'Or. Pour autant, les techniciens n'ont pas conseillé de démarrer la protection avant le stade 7 à 8 feuilles étalées. « Lors de nos essais, nous n'avons pas vu de plus-value avec des traitements plus précoces », insiste Pierre Petitot. En revanche, il demande aux vignerons de se montrer très vigilants au moment de l'encadrement de la floraison, la période durant laquelle la vigne est la plus sensible au champignon, surtout dans les parcelles où la fertilisation a été revue à la hausse.

Dans le Bordelais et l'Aude, les conditions météo semblaient également favorables à l'oïdium. « Le champignon est déjà présent sur les plantes indicatrices comme le rosier et le platane. Certes, il ne s'agit pas des mêmes souches que celles présentes sur la vigne. Mais l'expérience montre que lorsqu'on voit de l'oïdium sur ces plantes, on en trouve quelque temps plus tard dans la vigne », indique Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture de l'Aude.

Dans les Pyrénées-Orientales, la pression semble également plus forte qu'en 2014. « On a trouvé pas mal de drapeaux sur le carignan, le macabeu et certains chardonnays », rapporte Marc Guisset, de la chambre d'agriculture. Sur les cépages précoces, au 5 mai, les viticulteurs avaient déjà effectué deux traitements.

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