Retour

imprimer l'article Imprimer

VIGNE

Réchauffement Changer la conduite

CHRISTELLE STEF - La vigne - n°276 - juin 2015 - page 40

Costières-de-Nîmes. Des simulations révèlent qu'en augmentant l'écartement des rangs et la hauteur de végétation, on réduit le déficit hydrique.
LES SIMULATIONS D'ITK montrent que si le mode de conduite dans les Costières-de-Nîmes était bien adapté il y a soixante ans, ce n'est plus le cas actuellement. © D. JEAN

LES SIMULATIONS D'ITK montrent que si le mode de conduite dans les Costières-de-Nîmes était bien adapté il y a soixante ans, ce n'est plus le cas actuellement. © D. JEAN

LA SOCIÉTÉ ITK DE MONTPELLIER (HÉRAULT) A DÉVELOPPÉ ITK VIGNE, un logiciel qui permet de suivre le statut hydrique de la vigne et de piloter l'irrigation. Elle l'a utilisé pour étudier l'impact du réchauffement climatique sur le vignoble des Costières-de-Nîmes. Pour cela, elle y a intégré les données d'une parcelle théorique conforme au cahier des charges de cette appellation : vigne plantée avec du grenache noir, à un écartement de 2 m entre les rangs et de 1 m entre chaque pied, hauteur de végétation de 1 m, sol nu et plutôt profond. L'objectif est d'y élaborer un vin rouge fruité. Ensuite, elle a introduit dans le logiciel les données météorologiques des 60 dernières années (1955 à 2014) de la station Nîmes-Courbessac.

Les résultats ? De 1955 à 1974, le logiciel indique que tout va bien : la vigne est correctement alimentée en eau six années sur dix. De 1975 à 1994, c'est le déficit modéré qui devient la situation la plus fréquente. Les déficits graves restent rares. « Les vins deviennent plus concentrés mais cela n'a pas d'incidence sur le rendement », note Philippe Stoop, de la direction Recherche et innovation d'ITK. Mais pendant la période 1995-2014, les choses s'aggravent. Le déficit hydrique devient la règle et se produit trois années sur quatre. Dans 30 % des cas, il s'agit d'un déficit modéré et dans 45 % des cas d'un déficit grave. « On ne l'a pas mesuré, mais cela affecte les rendements et le profil des vins », précise Philippe Stoop.

Passage à 2,5 mètres entre les rangs. Ces simulations montrent que si le mode de conduite était bien adapté il y a soixante ans, ce n'est plus le cas actuellement. Comment s'adapter ? L'irrigation est la solution la plus immédiate. Mais la modification du mode de conduite pourrait en être une autre. ITK a donc fait d'autres simulations en changeant les paramètres du mode de conduite. « En restant à 1 m entre chaque pied mais en passant à 2,5 m d'écartement entre les rangs et en augmentant la hauteur de végétation à 1,3 m pour conserver la même surface foliaire, on réduit significativement la consommation d'eau. Le nombre de jours en situation de déficit hydrique grave serait réduit de 40 % et la consommation d'eau pour une irrigation minimale serait abaissée de 37 % », indique Philippe Stoop. Ces résultats issus de calculs théoriques doivent être validés par des expérimentations sur le terrain.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :