Quel est l'impact du réchauffement climatique sur le cycle du pinot noir en Bourgogne ? Pour le savoir, l'université de Bourgogne a réalisé différentes projections avec le modèle Arpège de Météo France. Ce travail, réalisé par Cédric Cuccia, a fait l'objet d'une thèse qu'il a soutenue en 2013. Le chercheur a ainsi comparé deux périodes : 1970-1987 et 2031-2048.
« Les simulations montrent que pendant la période 2031-2048, la température moyenne annuelle sera supérieure de 1,3 °C à celle de la période 1970-1987, rapporte Benjamin Bois qui a coordonné les travaux. Mais le réchauffement sera beaucoup plus marqué en été qu'en hiver. L'écart sera ainsi de 0,6 °C en janvier contre 2,5 °C en juillet. Cette augmentation des températures est déjà notable puisqu'on a gagné 1 °C par rapport à la période de référence 1970-1987. À l'horizon 2048, l'augmentation ne serait donc plus que de 0,3 °C comparée à l'époque actuelle. »
Quel impact sur la phénologie ? Selon les simulations, les dates de floraison et de véraison seront plus précoces de dix jours en 2031-2048 par rapport à la période 1970-1987. La floraison qui se produisait autour du 20 juin il y a trente-cinq ans aura lieu le 10 juin. La véraison sera avancée du 30 août au 20 août. En revanche, le débourrement ne devrait pas être plus précoce. « Cela signifie donc que le cycle de la vigne se raccourcit », précise Benjamin Bois.
À y regarder de près, les prévisions semblent déjà accomplies. En effet, en Bourgogne, le pinot noir fleurit actuellement (période 1988-2007) autour du 12 juin et il est à véraison autour du 13 août. « On est déjà en 2040 », s'exclame Benjamin Bois.
Qu'en sera-t-il dans les années 2090 ? L'année 2003 nous en a donné un aperçu : « Des chercheurs suisses de l'université de Zurich montrent que 2003, avec ses conditions exceptionnelles, est en fait typique de la fin du XXIe siècle. »