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VIGNE

Alternative Un viticulteur alsacien teste l'eau ozonée

CHRISTELLE STEF - La vigne - n°276 - juin 2015 - page 42

Depuis 2013, Henri Schoepfer teste un appareil qui permet de traiter les vignes avec de l'eau ozonée, un éventuel substitut aux produits phytosanitaires.
L'APPAREIL AGRIOZEIN est installé juste devant la cuve du pulvérisateur. © DOMAINE SCHOEPFER-MULLER

L'APPAREIL AGRIOZEIN est installé juste devant la cuve du pulvérisateur. © DOMAINE SCHOEPFER-MULLER

HENRI SCHOEPFER, VITICULTEUR À WETTOLSHEIM (haut-Rhin) sur 13 ha, teste l'eau ozonée pour lutter contre les maladies cryptogamiques. « L'ozone est un hyperoxydant. Il détruit les champignons, assure le viticulteur. En 2013, j'ai testé l'eau ozonée sur quelques rangs à partir du mois de juin. J'ai obtenu des résultats encourageants. Je commençais à avoir des attaques de mildiou mosaïque sur le feuillage. Le traitement les a stoppées. On peut vraiment agir curativement jusqu'à la veille de la récolte car il n'y a pas de délai d'emploi avant récolte pour l'ozone. Ce traitement évite la sélection de souches résistantes. Seul inconvénient : il engendre peut-être une pollution mais cela reste à démontrer. »

Pour obtenir l'eau ozonée, Henri Schoepfer a d'abord loué un appareil de la société américaine Agriozein. L'an dernier, il l'a acheté. Il a ainsi pu l'adapter sur son pulvérisateur et traiter 50 ares. « L'ozone (O3) est un gaz très instable avec une demi-vie de 20 à 25 min, explique-t-il. Il faut l'appliquer rapidement. L'appareil le fabrique à partir du dioxygène (O2) de l'air et le dissous dans l'eau. Après le traitement, il retourne dans l'atmosphère sous forme d'oxygène. »

Dans la parcelle test de 50 ares, le viticulteur compare l'eau ozonée à un programme classique et à un témoin non traité. Au début de la campagne, les rangs traités à l'ozone sont plus verts que les autres. Mais à la fin juin, l'appareil est tombé en panne et Henri Schoepfer a dû repasser à une protection classique. À la récolte, il n'a pas observé de différence selon le traitement appliqué. Mais la pression de mildiou était faible l'an dernier. Difficile donc d'évaluer l'efficacité du dispositif.

« Depuis le début de mes essais, je me suis rendu compte qu'il y avait une grande différence de concentration en ozone appliqué selon la pression de sortie de mon pulvérisateur, le type et la taille des buses ainsi que la température ambiante lors du traitement. » Le viticulteur va renouveler l'expérience cette année sur un hectare. À suivre...

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