[...] Lorsqu'il se généralise sur un marché, un signe de différenciation tend à devenir une norme. Or, la différenciation par l'origine via l'AOP est en train de devenir une norme au sens économique dans le secteur vitivinicole. Elle est une qualification nécessaire pour être présent sur le marché mais sans que le consommateur la considère comme suffisante pour entraîner chez lui l'acceptation d'un surcoût. Un surcoût à l'achat pourtant nécessaire pour rémunérer les efforts fournis par les producteurs pour accéder à l'AOP (respect des cahiers des charges contraignants). Ce constat présente cependant des limites. Première limite : quel est le marché dont on parle ? En effet, le risque de généralisation évoqué doit être jugé par référence au marché de destination des productions considérées. Sur le marché français, et dans une moindre mesure européen, la question peut être posée, mais le marché des AOP françaises n'est-il pas, au moins pour certaines d'entre elles, le marché mondial ? Dès lors, la généralisation des AOP sur le marché mondial reste encore modeste. Deuxième limite ; l'AOP ne doit pas être uniquement considérée sous l'angle de ses bénéfices pour la commercialisation des produits. Les productions AOP (pas seulement viticoles) génèrent aussi des externalités positives, notamment en terme de localisation territoriales de la valeur produite (tourisme...)