IL S'APPELLE VINBOT, CONTRACTION DE « VINEYARD ROBOT » qui signifie robot pour le vignoble. Jeudi 16 juillet, cet automate a parcouru la vigne d'étude de l'Institut d'agronomie de Lisbonne (Portugal) sans aucune anicroche. Lâché au début d'un rang, l'appareil s'est dirigé seul, sans personne pour le téléguider. Il s'est déplacé dans le rang puis, arrivé au bout de la parcelle, il a tourné dans le rang suivant pour l'arpenter sans difficulté. Grâce à un balayage laser à 360°, il peut repérer les obstacles sur sa route.
Avec ses caméras embarquées, Vinbot scrute et photographie le feuillage en temps réel, en lumière visible et en infrarouge. Il convertit ensuite les informations recueillies sous forme de cartes. À terme, ce robot devrait permettre de dessiner des cartes de la vigueur et des rendements d'un vignoble. Il devrait également être capable de juger si la vigne est stressée par un manque d'eau, de nutriments ou par l'attaque d'un ravageur. Des données qui serviront aux viticulteurs afin de mieux raisonner leurs interventions.
Mais des mises au point sont encore nécessaires. « Pour l'instant, c'est une réussite. Mais, à ce stade, Vinbot est comme un enfant : il faut lui apprendre à identifier ce qu'il enregistre. Plus il aura d'informations et plus il en sera capable », explique João Encarnação, de la société espagnole Ateknea, spécialisée dans les analyses des données et coordinatrice du projet Vinbot. Pour cela, le robot doit « étudier » le plus de cépages et de situations possibles.
Outre la société Ateknea, le projet associe l'entreprise Robotnik, trois laboratoires et universités et quatre groupements de viticulteurs d'Espagne, du Portugal, d'Italie et de Hongrie. Une fois le programme terminé, le prototype Vinbot devrait coûter 30 000 euros puis son prix devrait baisser à 20 000 euros. Vinbot s'adresse aux coopératives ou aux grands domaines. Sa batterie lui conférera une autonomie pour travailler sur 150 ha. Le projet est financé à hauteur de 2,5 millions d'euros par l'Europe.