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VIGNE

La Sélecta 3.5 d'Alma égrène tout simplement

MARTIN CAILLON - La vigne - n°279 - octobre 2015 - page 40

La Vigne a pris en main la nouvelle vendangeuse tractée d'Alma, équipée d'un égreneur. Cette Selecta 3.5 a bien égrappé la récolte mais y a laissé des débris végétaux.
LE BOÎTIER DE COMMANDE, en cabine, est basique mais fonctionnel. La poignée offre les fonctions de marche/arrêt des secoueurs, de guidage, de correction de dévers et d'assiette. Les deux petits écrans affichent la fréquence de secouage ainsi que la vitesse de l'égreneur et des convoyeurs (en option).

LE BOÎTIER DE COMMANDE, en cabine, est basique mais fonctionnel. La poignée offre les fonctions de marche/arrêt des secoueurs, de guidage, de correction de dévers et d'assiette. Les deux petits écrans affichent la fréquence de secouage ainsi que la vitesse de l'égreneur et des convoyeurs (en option).

MAINTENUS PAR UN CONTRE-BÂTON,  les secoueurs restent fermes et ne s'emballent pas.

MAINTENUS PAR UN CONTRE-BÂTON, les secoueurs restent fermes et ne s'emballent pas.

LES ROULEAUX CRÉNELÉS séparent les baies libres des bouts de grappes et des gros débris végétaux.

LES ROULEAUX CRÉNELÉS séparent les baies libres des bouts de grappes et des gros débris végétaux.

L'ÉGRENEUR, positionné dans l'axe de la machine, évacue les rafles et les déchets vers l'arrière.

L'ÉGRENEUR, positionné dans l'axe de la machine, évacue les rafles et les déchets vers l'arrière.

LE CAPOT DE L'ÉGRENEUR ET L'ASPIRATEUR SUPÉRIEUR se relèvent hydrauliquement depuis le haut de la passerelle.

LE CAPOT DE L'ÉGRENEUR ET L'ASPIRATEUR SUPÉRIEUR se relèvent hydrauliquement depuis le haut de la passerelle.

LES DEUX TRÉMIES, en plastique rotomoulé, accueille 30 hl. La vendange (gros plan) est bien égrenée mais il reste des petits morceaux de rafles et de feuilles.

LES DEUX TRÉMIES, en plastique rotomoulé, accueille 30 hl. La vendange (gros plan) est bien égrenée mais il reste des petits morceaux de rafles et de feuilles.

À Chantemerle-lès-Grignan (Drôme), Bruno Rosier cultive 32 ha de vignes en AOC Grignan-les-Adhémar. Cette année, il a acquis le tout dernier modèle de vendangeuse Alma tractée, la Sélecta 3.5. C'est la première Alma pourvue d'un égreneur. Toutefois, faute d'un système de tri, elle ne concourt pas dans la même catégorie que ses concurrentes. Bruno Rosier n'en a que faire. Il a été séduit par sa simplicité et par son prix abordable (101 000 €). Il l'a choisie « pour rentrer une vendange plus propre ».

Le 4 septembre, nous sommes allés voir ce qu'il en était. Pour cela, nous avons assisté à la récolte de trois parcelles (2 ha au total) et vendangé nous-mêmes 50 ares sur l'une des trois. La vendangeuse était tractée par un Lamborghini de 100 ch. Les vignes, plantées à 2,40 m de largeur, étaient chargées de 5 000 à 6 000 kg/ha de raisin environ. La vendange, très saine, titrait entre 12,8 et 14° selon les parcelles. C'est parti pour un examen minutieux de cette Sélecta.

Assistance à la conduite

Il n'y a pas de séquençage des opérations en début et en fin de rangée, à la différence des modèles haut de gamme concurrents. Une fois la prise de force réglée à 540 t/min, il faut lancer successivement le tapis convoyeur haut, l'égrappoir et les norias à l'aide de trois interrupteurs sur la console de commande de la machine, installée à main droite. Puis, nous programmons la fréquence de secouage des batteurs à 430 coups/min et l'égreneur à 240 tr/min en tournant deux molettes, elles aussi sur la console de commande. Ce sont les réglages retenus par Bruno Rosier depuis deux jours. Ces opérations achevées, on enclenche la troisième vitesse. Et en route !

Nous entrons dans le premier rang à vitesse modérée (2,8 km/h). Un ouvrier nous suit pour régler les aspirateurs. En effet, le chauffeur ne peut pas le faire depuis son poste de conduite. À l'arrière de la machine, le salarié règle la vitesse des aspirateurs bas et haut à l'aide de molettes graduées pour extraire le maximum de déchets sans aspirer de jus. En quelques mètres, l'affaire est réglée.

Très vite, on s'aperçoit que le guidage automatique est à l'oeuvre. Il repose sur deux tâteurs situés à l'entrée de la tête de récolte et sur un vérin qui aligne la machine dans le rang, puis corrige les écarts de conduite du chauffeur. Ce système facilite la prise de rang. Mais ses réactions s'avèrent vives. Chacune secoue fortement le tracteur. Le confort en cabine en pâtit. Précisons qu'une molette, positionnée sur le groupe hydraulique, permet de réguler la vitesse du vérin.

La machine ne disposant pas de contrôle automatique du dévers, ni de la hauteur de la tête de récolte, il faut se retourner régulièrement pour surveiller la hauteur de ramassage. Pas très confortable, ni très commode car les flexibles de la centrale hydraulique masquent en partie la vue sur l'avant de la tête. Par chance, la zone des grappes étant assez haute, nous n'avons pas besoin de frôler le sol avec la tête de récolte.

Secouage et convoyage

Les nouveaux secoueurs, en forme d'arceaux, décrochent facilement les grappes et les baies du viognier bien mûr que nous récoltons. Ils ne cassent pas de rameaux. Petit bémol, la fréquence de secouage n'est pas toujours régulière. Dans les zones à forte végétation, elle peut chuter de vingt coups par minute par rapport à celle programmée. Dans les zones de moindre vigueur, tout roule. Les secoueurs fouettent à 430 coups/min, la fréquence choisie. Jamais ils ne s'emballent. Autre point positif, les deux rampes d'écailles sont très étanches.

Les deux norias de godets convoient la petite récolte sans problème. Toutefois, ils se sont bloqués plusieurs fois dans la vigne la plus ancienne récoltée avant celle-ci. En cause : les ceps ou morceaux de bois morts, tombés dans la machine. Dans une telle situation, le chauffeur commence par faire tourner les convoyeurs en sens inverse depuis le boîtier de commande en cabine. Quand cela ne suffit pas, il descend de son tracteur et se rend à l'arrière de la machine pour extraire la souche ou le bois mort. Ceci fait, il peut vérifier que tout fonctionne en relançant les norias depuis le boîtier de commande arrière. C'est pratique. Si le problème demeure, il doit monter sur la passerelle, lever le capot de l'égreneur et ôter la souche coincée.

Nettoyage

Dans les trois vignes récoltées, l'égreneur a bien fonctionné, égrappant la vendange tout en respectant la grande majorité des baies. S'il y a eu peu de jus dans les bennes, il subsistait néanmoins des petits morceaux de rafles et de feuilles, et beaucoup de pétioles. Augmenter la vitesse des ventilateurs aurait sans doute permis d'extraire davantage de feuilles mais pas de pétioles, la Sélecta 3.5 n'étant pas équipée d'une table de tri comme les modèles concurrents Grégoire et Pellenc. Quoi qu'il en soit, Bruno Rosier était satisfait du résultat. Selon lui, il restait trois fois moins de feuilles qu'avec la Sélecta 3 sans égreneur.

Sur le nouveau modèle, deux extracteurs inférieurs et un aspirateur supérieur central nettoient la vendange. Convoyée par les deux norias en haut de la machine, celle-ci tombe sur deux tables séparatrices (une sous chaque noria) constituées de huit rouleaux crénelés en Inox. Ces rouleaux laissent passer les grains entiers afin qu'ils tombent sur un tapis qui les achemine dans les trémies droite et gauche en alternance. Pendant ce temps, les tables à rouleaux conduisent les grappes et les déchets vers une vis sans fin. Montée dans le prolongement de l'arbre à broches de l'égreneur, celle-ci les envoie dans le tambour de l'égreneur.

Vidage

Le vidage des trémies par l'arrière ne présente pas de difficulté. Toutefois, la visibilité sur la trémie droite étant nulle, il faut suivre les indications du chauffeur de la remorque. La hauteur de vidage (jusqu'à 3,15 m) est largement suffisante pour une benne à vendange standard. Petit inconvénient, les trémies ne possèdent pas de hublot permettant de voir le niveau de remplissage depuis la cabine. Il faut descendre du tracteur et monter à l'échelle pour l'apprécier, au moins en début de parcelle.

Sécurité

L'accès à la partie haute de la machine s'effectue par une échelle, côté gauche, suivie d'une passerelle sécurisée. Là, deux boutons permettent de lever hydrauliquement le capot de l'égrappoir, puis de le mettre en route après un bourrage ou pendant le lavage. Par sécurité, l'égrappoir s'arrête dès que le doigt relâche la pression sur le bouton. Les roues arrière motrices permettent, par ailleurs, de freiner la machine dans les descentes.

Lavage et entretien

Le lavage de la machine est aisé. L'ouverture des deux trappes de visite en bas des convoyeurs et le démontage des portes de saloon s'effectuent sans clé. L'égreneur est la partie la plus délicate à nettoyer. Comptez 30 à 40 minutes au total. Alma propose en option une télécommande qui permet de laver en contrôlant les organes à distance. Le graissage centralisé (une option) de la Sélecta 3.5 prend cinq minutes.

Le bilan

Avantages : conception simple, égrenage efficace, prix attractif.

Inconvénients : confort de conduite moyen, pas d'indicateur de niveau de remplissage des trémies, reste des pétioles dans la vendange.

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Fiche technique

- Marque : Alma

- Modèle : Sélecta 3.5 avec séparateur égreneur

- Trémies : 2 x 1 500 litres

- Prix : 101 000 euros

L'essentiel de l'offre

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