Les crémants de Bourgogne veulent monter en gamme. Dans ce but, l'Union des producteurs et élaborateurs (UPECB) a lancé une segmentation en trois niveaux, le socle de la pyramide correspondant au cahier des charges de l'appellation. Ensuite, les choses se corsent.
Au deuxième niveau, appelé Éminent, les cuvées doivent avoir vieilli plus de 24 mois sur lattes après un tirage réalisé au plus tôt le 1er mars qui suit l'année de récolte. Au troisième étage, intitulé Grand Éminent, la durée du vieillissement sur lattes passe à 36 mois. Les vins de base doivent titrer 10° naturels, soit un degré de plus que le minimum imposé au cahier des charges. Les caves sont, de plus, susceptibles d'être contrôlées par un organisme indépendant. Enfin, avant sa mise en marché, chaque cuvée Éminent ou Grand Éminent est soumise à une dégustation professionnelle.
Éminent et Grand Éminent sont des marques collectives déposées par l'UPECB. Seuls ses adhérents peuvent les utiliser. Pour cela, ils doivent respecter leur règlement d'usage où sont spécifiées les règles d'élaboration. Ils pourront alors porter ces mentions sur leurs étiquettes, ainsi que les pictogrammes correspondants.
Plusieurs maisons et producteurs se préparent à commercialiser des Éminent dès le mois de mai, à des prix allant de 12 à 15 € TTC. À terme, Pierre du Couëdic, le directeur de l'ODG, estime qu'ils devraient représenter « 15 à 20 % des volumes de l'appellation ».
Pour voir apparaître des cuvées Grand Éminent, il faudra attendre encore un peu. « Elles seront valorisées autour de 20 €, voire plus. Les volumes devraient rester très faibles : de l'ordre de 2 à 3 % de l'appellation. Mais ces vins renforceront notre image », espère Pierre du Couëdic.