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LA MALADIE DU PINOT GRIS présente des symptômes proches de l'enroulement. © GIAMPETRUZZI
L'IFV vient d'achever une vaste campagne de recherche du virus du pinot gris (ou GPgV, pour Grapevine Pinot gris Virus) en France. Les premiers résultats sont sans appel. « Le virus est présent en Champagne, Alsace, Bourgogne, Languedoc, Bordeaux et Val de Loire », a révélé Anne-Sophie Spilmont de l'IFV, le 19 octobre, à Bordeaux, lors du congrès de la FFPV.
72 % des 3 000 pieds jeunes et vieux testés par l'institut se sont révélés positifs au GPgV. Et non seulement des pinots gris, mais aussi des chardonnays, gewurztraminers, muscats blancs, pinots blancs et noirs... Ainsi que des raisins de table.
Ces résultats confirment l'étendue de la dissémination du GPgV. Depuis sa découverte en 2012, il est présent dans quasiment tout l'hémisphère Nord, des États-Unis à la Chine en passant par l'Espagne, la France, la Grèce et la Turquie. Heureusement, très peu des ceps contaminés par le virus expriment la maladie, dont la principale conséquence est une réduction des rendements, aucune mortalité n'ayant été rapportée à ce jour. « D'après les résultats d'équipes italiennes, 70 à 80 % des plantes présentant une charge virale sont asymptomatiques, observe Anne-Sophie Spilmont. Le lien entre virus et maladie n'est pas totalement expliqué. »
Un virus apparu en 2014 en France
La maladie a été découverte en 2003 dans le vignoble italien. Elle n'est significativement présente que dans le vignoble transalpin et en Slovénie. En France, la première observation remonte à 2014. Il s'agissait de ceps de merlot à Bordeaux. Le virus provoque des déformations des feuilles et des rabougrissements qui peuvent être confondus avec de l'enroulement ou de la phytotoxicité. Visibles en mai-juin, ces symptômes sont masqués ensuite.
Pas de conséquence majeure
La maladie du pinot gris n'a pas d'impact majeur sur le vignoble français, mais la filière se mobilise pour la surveiller. L'IFV vient de lancer un comité de suivi. Il doit préciser les symptômes de la maladie, son impact qualitatif et s'il a d'autres vecteurs que Colomerus vitis, l'acarien responsable de l'érinose. « Il semble impossible d'éradiquer le virus. Il faut mettre en place des stratégies pour éviter l'apparition des symptômes », estime ainsi la chercheuse italienne Elisa Angelini du Centre de recherche en viticulture de Trévise.
