Dijon et la Communauté urbaine du Grand Dijon veulent rétablir un vignoble autour de la ville, rappelant qu'on y produisait des cuvées « très réputées » par le passé. En 2013, Dijon a acheté un domaine de 160 ha dont huit de vignes, sur les hauteurs, à l'ouest. Elle voulait créer une « ceinture verte », freiner l'urbanisation, soutenir son projet de Cité de la gastronomie et du vin et produire des vins locaux.
Un jeune viticulteur exploite ces vignes en appellation Bourgogne et en bio - mais il n'est pas certifié - Dijon souhaitant une conduite « propre » des parcelles. Le domaine sert aussi de vitrine à la ville : des « vendanges citoyennes » et des dégustations y sont organisées. Dijon vient de reprendre 8 hectares supplémentaires pour installer de nouveaux viticulteurs. À terme, elle souhaite posséder entre 60 et 80 ha de vignes.
À Talant, des vignes sont aussi en cours de plantation. Cette petite commune du Grand Dijon vient de louer des terres à la maison Picamelot basée à Rully. « On remet au goût du jour des terroirs oubliés, dans le prolongement des premières vignes de la Côte de Nuits », justifie son propriétaire Philippe Chautard qui entend produire du crémant. Mais il va devoir composer avec ses nouveaux riverains. Une partie de ses futures vignes est proche d'une réserve naturelle et de jardins familiaux. En juin, un particulier mécontent d'assister à « la réintroduction de pesticides en milieu urbain » a lancé une pétition pour s'opposer au projet.
Au total, près de 300 hectares pourraient être plantés en AOC Bourgogne sur le territoire dijonnais. Et l'idée serait d'obtenir une nouvelle appellation, Côte de Dijon, au même titre que les Côte de Beaune et Côte de Nuits.