Un peu plus de 1 000 €/ha/an, c'est l'aide que toucherait chaque vigneron français. Pour un Européen, c'est 700 €/ha/an, les Espagnols percevant moins de 500 €/ha/an.
Ces montants ont été calculés par Kym Aderson, de l'université d'Adélaïde (Australie), et Hans Jensen, de l'université de Copenhague (Danemark). Les deux chercheurs se sont penchés sur les aides perçues par les vignerons européens entre 2007 et 2012. Leur étude, intitulée « Combien les producteurs de vin européens reçoivent-ils d'aide gouvernementale ? », est parue dans le Journal of Wine Economics mi-décembre. Selon eux, « ces montants dépassent certainement les aides apportées par les gouvernements des autres grands pays viticoles ».
Pour arriver à ce résultat, ils ont pris en compte les aides de l'OCM Vin et considéré que les viticulteurs touchaient une part des aides directes attribuées aux agriculteurs, proportionnelle à la part de la production viticole dans la production agricole.
Les deux économistes constatent aussi l'aide grandissante à la promotion dont le montant est passé de 522 M/€ jusqu'en 2012-2013 à 1,16 milliard d'euros depuis. En 2012, « l'aide générique à la promotion était de la moitié en Australie », notent-ils. Ils qualifient cette aide de « petite merveille » qui donne aux « autres pays producteurs de vin de quoi s'inquiéter de leur capacité à concourir face aux pays européens sur les marchés internationaux ».
Des aides surestimées
Étienne Montaigne, maître de conférences en économie à Montpellier SupAgro, réfute ces résultats, faisant observer que « les aides directes sont très peu mises en oeuvre en viticulture ».
Chez FranceAgriMer, on conteste également ces chiffres. « Il est faux de dire que les viticulteurs touchent un prorata des aides du premier pilier de la Pac. Si l'on met tout bout à bout, les viticulteurs français touchent environ 400 millions d'euros d'aide par an, soit, autour de 500 €/ha. »