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Christian Huyghe, directeur scientifique agriculture de l'Inra. © C. STEF/GFA
Face à la pression des professionnels et des élus, l'Inra fait des concessions. Lors d'une conférence de presse organisée le 16 janvier, l'institut a expliqué qu'il allait autoriser la plantation au vignoble des cépages résistants obtenus par Alain Bouquet, mais sous étroite surveillance. Comment ? Grâce à Oscar, l'Observatoire national du déploiement des cépages résistants, fruit d'un partenariat entre l'Inra et l'IFV.
La peur du contournement
Les variétés résistantes seront plantées sur des surfaces significatives (au moins 0,5 ha) et dans divers contextes pédoclimatiques. Les scientifiques suivront leur comportement agronomique et oenologique, mais aussi le mildiou et l'oïdium. Les obtentions d'Alain Bouquet sont en effet dotées d'une résistance monogénique (basée sur un seul gène) à ces deux maladies. L'Inra redoute plus que tout qu'elles la contournent, faisant perdre leur résistance aux vignes. « Si l'on voit un début de contournement, il faudra soit repasser à une protection phytosanitaire totale, soit surgreffer la parcelle avec un cépage sensible », a expliqué Christian Huyghe, le directeur scientifique agriculture de l'Inra, le 16 janvier. Les viticulteurs désireux de planter des variétés d'Alain Bouquet devront s'engager à respecter cette consigne.
Sous l'oeil attentif d'Oscar
L'Inra signe des accords de diffusion avec les interprofessions qui seront chargées de veiller au bon fonctionnement de l'observatoire. InterOc, le CIVL (interprofession du Languedoc) et le Bnic (Cognac) se sont d'ores et déjà engagés. Des discussions sont en cours dans d'autres régions.
Oscar servira à l'évaluation de des variétés résistantes, y compris celles obtenues à l'étranger et celles du programme Resdur de l'Inra présentées comme pourvues de résistances polygéniques.
60 vignerons languedociens candidats
« Nous avons retenu 60 vignerons, en cave particulière et coopérative, candidats pour la plantation des variétés résistantes obtenues par Alain Bouquet, dans l'Aude, le Gard et l'Hérault. En tout, ils demandent 80 ha », se félicite Bernard Augé, le directeur adjoint et secrétaire de la commission technique du Conseil interprofessionnel du vin du Languedoc (CIVL). Ce recensement conclut le recrutement lancé cet été par l'interprofession languedocienne. Reste à faire valider ces surfaces par l'Inra.
