Dans le Sud-Ouest, les sécheresses estivales amènent des vignerons à envisager d'irriguer leurs vignes. « Nous nous posons la question, reconnaît Romain Chavignon, responsable du Domaine de Peyris, l'exploitation viticole du lycée de Riscle (Gers). Avec une retenue d'eau, nous serions plus sereins les années difficiles. »
Cependant, la création ou l'extension de réserves d'eau est un sujet délicat. Les dossiers sont longs, compliqués et coûteux à instruire. Afin d'aider ses adhérents à mettre en oeuvre des petites retenues d'eau (50 000 m3 au plus), la coopérative Vivadour, basée à Riscle, a lancé le service Eaux Vives. Elle a travaillé avec la direction du territoire de quatre départements pour simplifier les démarches et a embauché un hydrogéologue ainsi qu'un technicien.
La coopérative avance les frais d'étude et de dossier pour ses adhérents, jusqu'à ce qu'ils obtiennent l'autorisation de construire la retenue d'eau. Si le projet est refusé, les frais restent à sa charge. Mais l'équipe Eaux Vives ne prend un dossier que si elle est quasi sûre de son succès. Elle s'est fixé un coût maximum de 3 € HT/m3 d'eau mis en réserve, hors système d'irrigation. Le conseil régional d'Occitanie finance les travaux à hauteur de 40 %, avec un plafond de 50 000 €. Celui de la Nouvelle Aquitaine favorise plutôt les projets collectifs.
Trois projets d'agriculteurs ont abouti en 2015 et ont été réalisés en 2016. Vivadour a enregistré environ deux cents demandes de création de retenue, pour 6 millions de m3, dont 10 % viennent de viticulteurs et 10 % de céréaliers possédant des vignes.