Le rendement est une donnée des plus simples à calculer : une production de raisin, ou de vin, rapportée à une surface. Mais lorsqu'il s'agit de l'optimiser, c'est une autre affaire. Il faut dire que le rendement dépend de multiples facteurs relevant de l'environnement du vignoble (état sanitaire, hydrique, pédologique...), des pratiques culturales (fertilisation, irrigation, travaux du sol...) ou encore du profil de l'entreprise (âge de l'exploitant, positionnement...).
Vingt-neuf parcelles de grenache
Pour y voir clair, Marion Claverie, technicienne à l'Institut français de la vigne et du vin Rhône-Méditerranée, a étudié 29 parcelles de grenache d'une cave coopérative méditerranéenne, en 2014 et en 2015.
Ces vignes sont en AOC. L'objectif de la cave est de récolter entre 1,5 et 2 kg/cep. Mais plutôt que d'étudier des parcelles moyennes, la chercheuse s'est sciemment penchée sur une grande variété de situations, examinant des parcelles dont les rendements allaient de 0,5 à plus de 3 kg/cep.
De cette mosaïque de cas particuliers, il ressort que deux critères sont statistiquement majeurs : la coulure et le court-noué. Ce sont les principales causes de perte de rendement dans les parcelles étudiées. Ce qui correspond au profil de ce vignoble particulier : âgé et coulard.
Sur cet échantillon de parcelles méditerranéennes, « il y a d'autres problèmes fréquents, comme le mildiou, l'oïdium, l'enherbement, les maladies du bois et le manque d'eau. Ce sont des facteurs ponctuels dont les effets s'additionnent mais qui sont peu impactants », estime Marion Claverie.
Pour parvenir à ces conclusions, l'agronome a observé un panel de ceps après avoir mis au point un protocole d'échantillonnage. Elle cherche désormais à éprouver son protocole dans d'autres situations. Dans ce but, elle a déposé un projet pour trois autres caves du Sud-Est, ainsi que dans le Beaujolais et le Val de Loire, dans le cadre de l'appel à projets du plan dépérissement.