«Alors que nous venons de vendanger la plus faible récolte depuis des décennies, est-ce bien le moment d'investir 11 millions d'euros dans une ligne d'embouteillage ? » Le doute commence à gagner des adhérents de Sieur d'Arques et d'Anne de Joyeuse à propos d'un projet de construction d'une chaîne de mise en bouteilles commune à ces deux coopératives de Limoux.
Dans un courrier adressé mi-novembre aux adhérents des deux caves, l'Association des vignerons coopérateurs de Limoux, qui revendique une cinquantaine de membres, s'interroge sur la pertinence et le montant de cet investissement. « Nous avons eu la surprise d'apprendre ce projet par la presse au mois d'août. Initialement annoncé à 8 M€ avec 50 % de subvention, cet investissement est désormais estimé à 11 M€, dont 20 % seulement subventionnés. Or, nos volumes diminuent et la moyenne d'âges des coopérateurs est de 60 ans. Combien serons-nous de vignerons à terme pour payer et amortir cet outil ? », s'interroge David Kasianow, le président de cette association.
Chez Anne de Joyeuse (CA de 31 M€, 400 adhérents), le président Rémy Faure, qui ne fait pas grand cas de cette « agitation », n'a pas bousculé l'agenda des réunions d'information. Comme chaque année, il présentera aux adhérents la stratégie de la cave dans laquelle s'inscrit cet investissement, début janvier. « Nous donnerons toutes les réponses à ces interrogations », promet-il.
Sollicité, le président de Sieur d'Arques (CA 2016 de 43,6 M€, 205 adhérents) n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet.