Des nématodes pour diminuer la pression des vers de la grappe, c'est la piste qu'étudie BASF. Ces vers microscopiques parasitent les formes hivernantes des ravageurs que sont les chrysalides. L'idée est donc de les pulvériser à l'automne, sur le sol et au bas des pieds de vigne, pour réduire les infestations au printemps suivant. BASF a réalisé sa première campagne d'essai en 2015-2016. La firme a présenté ses résultats lors de la conférence de l'AFPP sur les ravageurs, fin octobre.
Les expérimentateurs ont employé le nématode Steinernema carpocapsae, déjà utilisé en arboriculture, pour lutter contre le carpocapse du pommier, et par les jardiniers biologiques. Avant et après l'application du nématode, les conditions météo (pluie et températures) ont été bonnes, ce qui a favorisé l'installation de l'auxiliaire. Mais les résultats sont mitigés. Les nématodes ont peu limité le nombre de glomérules en première génération. Mais ils ont fortement réduit l'attaque sur grappes en deuxième génération. Comparé à la parcelle témoin, le nombre de larves vivantes a ainsi été réduit de moitié et celui du nombre de perforations des raisins de 60 %.
BASF va poursuivre ses essais : « Cet effet sur la deuxième génération est à confirmer. Il sera utile d'observer les larves vivantes de première génération pour voir si elles sont parasitées, ce qui pourrait affecter le développement de la deuxième génération, ou si une autre cause est à l'origine de la diminution des attaques en deuxième génération », précise la firme. L'emploi de nématodes pourrait aussi avoir un effet cumulatif d'année en année. Une hypothèse à vérifier. Ces auxiliaires pourraient aussi contribuer à lutter contre Eulia ou Cryptoblabes, lépidoptères qui ne sont pas contrôlés par les Rak.