C'est un des bons élèves de ce classement. L'Union fédérale des consommateurs (UFC) note, dans le numéro de janvier de son magazine Que Choisir, que les bouteilles de Château Beychevelle comportent des traces de pesticides trop faibles pour être quantifiées. Pas de quoi surprendre Philippe Blanc, le directeur de ce cru classé de Saint-Julien : « Nous réalisons nos propres analyses de résidus depuis 2009. Nous nous devons d'être irréprochables. » Château Beychelle (90 ha dont 35 en bio, mais non certifiés) a arrêté les insecticides dès 1996 au profit de la confusion sexuelle. En 2008, il a stoppé les acaricides et herbicides. Reste les fongicides.
À Margaux, Château Malescot Saint-Exupéry est tout aussi bien classé. Comme chez son voisin, la nouvelle n'a pas provoqué d'effusion particulière. « C'est le résultat de notre démarche responsable vis-à-vis de nos salariés, de l'environnement, de la vigne et des sols », indique Gilles Pouget, le directeur de cette propriété de 27 ha.
En bas du classement de l'UFC-Que Choisir, les vins de cinq châteaux enregistrent des teneurs en résidus supérieures à 200 µg/l. Parmi eux, La Tour Carnet. Ce dernier fait son mea culpa. « Les molécules détectées ne sont ni cancérogènes ni des perturbateurs endocriniens. Mais nous avons des progrès à faire. Les analyses correspondent aux nôtres. Ce mauvais classement aura un impact auprès de nos clients fidèles », reconnaît Alix Combes, directeur de ce cru classé du Haut-Médoc. De quoi mettre en colère son propriétaire Bernard Magrez.
Quant à la filière bordelaise, elle s'en sort avec une bonne note. Après avoir analysé quarante vins de la région dont trente-huit crus classés, celle-ci souligne que ceux-ci contiennent trois fois moins de pesticides que lors de sa précédente enquête réalisée quatre ans plus tôt.