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ACTUS - FRANCE

Aides bio Les bios remontés à bloc

CHRISTELLE STEF - La vigne - n°304 - janvier 2018 - page 16

La Fnab dénonce le désengagementde l'État dans le soutien à l'agriculture biologique. Selon elle, il manque 418 millions d'euros.
Richard Doughty,président de France Vin Bio, ne s'inquiète pas pour la viticulture.

Richard Doughty,président de France Vin Bio, ne s'inquiète pas pour la viticulture.

La Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab) est en colère. Elle ne digère pas que l'État se désengage du soutien aux bios. « Nos inquiétudes de l'été se confirment et s'aggravent », a déclaré Stéphanie Pageot, la présidente de la Fnab, le 13 décembre à Paris, lors d'une conférence de presse. En septembre, le ministère de l'Agriculture a annoncé qu'il ne mettrait plus la main à la poche pour cofinancer les aides au maintien à l'agriculture biologique. Aux régions de s'en charger. Mais la plupart d'entre elles sont déjà dans le rouge.

Les régions Grand-Est, Centre, Paca, Nouvelle-Aquitaine et Bretagne ont déjà consommé toute l'enveloppe bio qu'elles avaient prévue jusqu'en 2020. Quatre autres régions en ont déjà utilisé plus de 80 % (Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Pays de la Loire et Occitanie).

Plus inquiétant encore : « les régions envisagent de verser les aides à la conversion durant trois ans au lieu de cinq et de les restreindre à certaines productions », a expliqué Stéphanie Pageot.

Cette situation va-t-elle freiner le développement de la viticulture biologique qui représente 9 % des surfaces de vignes ? Richard Doughty, président de France Vin Bio, ne le pense pas. « La dynamique de conversion va se poursuivre car la vente en circuit court est très présente et la demande est tirée par les clients », explique-t-il. De plus, rapportée au chiffre d'affaires à l'hectare, l'aide à la conversion en viticulture (350 €/ha/an) est moins importante que l'aide à la conversion en céréales (300 €/ha/an).

Toutes filières confondues, la Fnab calcule qu'il faudrait 418 millions d'euros pour apporter les aides promises aux bios entre 2018 et 2020. Elle demande donc à Emmanuel Macron d'allouer en priorité à l'agriculture biologique les 200 millions d'euros qu'il a promis aux agriculteurs par an pour les services environnementaux qu'ils rendent.

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