Les sarments de vignes sont une source de biofongicide actif contre le mildiou. Des essais menés depuis 2012 par l'IFV Centre-Val de Loire et l'université de Tours le montrent. « Nous avons travaillé à partir d'extraits de sarments de côt obtenus après broyage et macération dans une solution alcoolique. Ces extraits agissent comme des fongicides de contact, en inhibant la mobilité des zoospores du mildiou », explique Guillaume Delanoue de l'IFV.
Après des essais au laboratoire, les expérimentateurs ont testé leurs extraits dans une parcelle du lycée viticole d'Amboise. « En 2015, nous avons obtenu 100 % d'efficacité, mais la pression était très faible. En 2016, l'efficacité était de 60 % et de 80 % en 2017 alors que, dans le témoin non traité, 72 % des feuilles étaient touchées par le mildiou le 20 août », précise Guillaume Delanoue. Ces traitements n'ont pas eu d'incidences sur la maturité ni sur la qualité des vins.
Les chercheurs ont appliqué leurs extraits au pulvérisateur à dos, à la dose de 8 g/litre, toujours préventivement, au plus près des pluies annoncées et tôt le matin. En effet, les composés actifs sont très sensibles aux UV, mais peu lessivables. Pour le renouvellement des traitements, les scientifiques se sont appuyés sur un modèle de prévision des risques.
Les principes actifs contre le mildiou sont des polyphénols. « Nous en avons identifié une cinquantaine dont le resvératrol et la viniférine qui possèdent une activité antifongique et antimicrobienne », indique Guillaume Delanoue.
Les recherches se poursuivent pour trouver des cépages plus riches en polyphénols que le côt dont l'exploitation pour obtenir des biofongicides serait ainsi plus efficace et moins coûteuse. « Nous avons testé dix cépages. Les extraits de deux d'entre eux se sont montrés très efficaces contre le mildiou au laboratoire, annonce-t-il. Nous allons les tester au vignoble cette année. »