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GéRER

« Nous avons clarifié notre organisation »

FRÉDÉRIQUE EHRHARD - La vigne - n°305 - février 2018 - page 57

À la suited'une formation et d'un audit de leur gestion des ressources humaines, Sandrine Philibert et Yannick Roussin ont revu leur fonctionnementet clarifié le poste de chacun.

«Depuis que nous avons réalisé un audit des ressources humaines il y a deux ans, nos relations se sont améliorées. Nous avons mieux défini les postes de chacun. Aujourd'hui, il y a moins de petits problèmes à régler au quotidien », apprécie Sandrine Philibert.

Avec son mari, Yannick Roussin, elle cultive 55 ha de vignes en SCEA, à Tulette, dans la Drôme, et vinifie 2 000 hl en cave coopérative. Ils emploient un permanent ainsi que des saisonniers pour la taille, les travaux en vert et les vendanges. En 2015, Sandrine s'est engagée dans une formation sur la gestion des ressources humaines (voir ci-contre). Dans ce cadre, une consultante du cabinet de conseil Doxaplus a réalisé un audit de leur exploitation.

« Elle nous a rendu une première visite pendant les vendanges. Puis elle a conduit des entretiens individuels avec mon mari, le permanent et moi-même. Elle est ensuite revenue à trois reprises pour observer comment fonctionnait l'équipe », détaille la vigneronne.

Il est ressorti du bilan que le rôle de chef de l'équipe des saisonniers n'était pas clairement attribué. Aujourd'hui, c'est le permanent qui le tient. « Il est très compétent techniquement, c'est un point fort. Mais il cherche plutôt à travailler seul », note la vigneronne. Après l'audit, celui-ci s'est formé au Certiphyto décideur. « Cela l'a encouragé à ne pas se voir comme un simple exécutant et à prendre plus de responsabilités, souligne-t-elle. Au travers des visites et des entretiens de l'audit, il a compris qu'il était nécessaire de prendre le temps d'expliquer aux saisonniers le travail à faire et de rester à leurs côtés pour les encadrer. »

Sandrine n'a plus besoin d'intervenir. Elle le laisse régler les problèmes lorsqu'il y en a, qu'il s'agisse de rappeler les consignes ou de désamorcer des tensions entre deux saisonniers. « Il se débrouille bien. L'ambiance au travail s'est améliorée », note-t-elle.

L'exploitation avait déjà rédigé des fiches de poste. Dans le cadre de sa formation, la vigneronne les a affinées afin de clarifier le rôle de chacun. Ce travail leur a tous fait prendre conscience de la nécessité de mieux partager les informations. « Auparavant, mon mari et le permanent discutaient seuls des travaux à faire au vignoble. Aujourd'hui, ils m'associent plus souvent à ces discussions », apprécie-t-elle.

Son mari est le gérant de l'exploitation. Comme le saisonnier, il est amené à réaliser tous les travaux à la vigne, à la différence que les traitements lui reviennent. Le permanent ne l'aide dans cette tâche qu'en cas de besoin.

Sandrine, chargée principalement de l'administratif, travaille désormais aussi dans les vignes. Le palissage s'est développé avec la restructuration du vignoble, initialement conduit en gobelet. « Depuis, il y a davantage d'interventions à faire, que ce soit pour le tirage des bois ou l'ébourgeonnage. J'y participe alors qu'avant je ne donnais un coup de main que lors des vendanges. J'apprécie de ne plus être cantonnée dans mon bureau. J'ai déjà une expérience des travaux viticoles car j'ai dû remplacer mon père pendant 18 mois lorsqu'il a eu des soucis de santé. »

Yannick Roussin, de son côté, était en charge de l'administratif dans le Gaec dont il faisait partie avant de créer la SCEA. Il connaît donc déjà les tâches administratives, alors que Sandrine développe ses compétences au vignoble. « Nous serons vite polyvalents tous les deux. C'est une sécurité. Cela nous permettra de nous remplacer plus facilement si c'était nécessaire un jour. »

Une formation entièrement gratuite

En 2015, Sandrine Philibert a bénéficié de la formation Sécurise'RA mise en place par le conseil régional de Rhône-Alpes, dont l'objectif est d'aider les entreprises à progresser dans la gestion des ressources humaines. Cette formation comprend un volet collectif, avec des journées en salle étalées sur un an, et un autre individuel comprenant un audit de la gestion des ressources humaines de l'exploitation. Le coût est pris en charge à 100 %par le conseil régional.

« En salle, nous avons travaillé sur la législation sociale. Cela m'a permis de me mettre à jour. Nous avons aussi abordé le recrutement, le management, l'entretien annuel ou encore les fiches de poste. » Les échanges en groupe permettent de piocher de bonnes idées chez les autres. « J'ai ainsi mis par écrit les règles d'utilisation du logement et du véhicule que nous mettons à la disposition de nos saisonniers. Avant, je me contentais de les leur donner verbalement.En les affichant aussi, cela fonctionne mieux ! »

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