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ACTUS - REGIONS

Champagne Le coût des hautes densités

AUDE LUTUN - La vigne - n°306 - mars 2018 - page 8

Un rapport favorable aux vignes semi-larges a été présenté à l'Inao, en février. Le Syndicat général des vignerons de Champagne estime qu'il faut avancer plus vite sur ce dossier.
Les vignes semi-larges seraient plus faciles et moins coûteuses à cultiver. F. LANGELLIER

Les vignes semi-larges seraient plus faciles et moins coûteuses à cultiver. F. LANGELLIER

«Après le gel du printemps dernier, les vignes semi-larges ont produit une récolte normale alors que les vignes basses n'ont rien donné, surtout dans l'Aube. Il y a eu une prise de conscience qu'il fallait accélérer les choses », affirme un responsable champenois.

Le 15 février, un rapport d'étape sur l'expérimentation des vignes semi-larges (VSL) en Champagne a été présenté au comité national de l'Inao. Pour l'essai, quinze parcelles totalisant une dizaine d'hectares ont été plantées entre 1,80 et 2,20 m entre les rangs, avec une densité variant de 4 000 à 5 500 pieds/ha, soit presque la moitié de la densité actuelle.

Selon le rapport, les VSL donnent des vins identiques aux vignes à haute densité alors qu'elles sont plus faciles et moins coûteuses à cultiver. Elles sont aussi plus simples à enherber et à entretenir mécaniquement, un point qui devient crucial avec l'interdiction du Basta et celle, attendue, du glyphosate.

Les travaux y sont moins pénibles, les vignes étant moins basses. Les coûts de mécanisation sont diminués, les tracteurs vignerons pouvant opérer dans ces parcelles. Quant au temps de travaux manuels (taille, liage, relevage), ils baissent d'environ 40 %. Point limitant : les rendements sont plus faibles, de l'ordre de 20 %.

Après la présentation, l'Inao a attiré l'attention sur l'effet paysager d'un tel changement. « Il faut réfléchir à garder une harmonie visuelle », confirme Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons de Champagne.

Lancé en 2006, l'essai doit durer vingt-cinq ans. Mais, là encore, le temps presse. « C'est trop long, commente Maxime Toubart. Nous aimerions réduire la durée à quinze ou vingt ans. Il est important d'offrir de nouvelles opportunités aux vignerons qui le souhaitent. »

Les vignes semi-larges pourraient être autorisées en même temps que les premières plantations de la nouvelle aire d'appellation promise pour 2021-2022.

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