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ACTUS - FRANCE

Etude choc Quand l'agriculture étouffe

BERTRAND COLLARD - La vigne - n°306 - mars 2018 - page 14

Un rapport prône la privatisation des chambres d'agriculture, la fin des CVO et celle du financement public des syndicats pour relancer l'agriculture française.
Laurent Pahpy, économiste libéral, n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat.

Laurent Pahpy, économiste libéral, n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat.

Libérer les agriculteurs du joug administratif. C'est le titre de la nouvelle étude de Laurent Pahpy pour l'Iref, un institut libéral. Après sa charge contre la réglementation qui étouffe le secteur viticole, l'auteur s'est attaqué aux maux de notre agriculture. Il constate qu'elle est passée en quinze ans de troisième à sixième exportatrice mondiale derrière les Pays-Bas et l'Allemagne. La réglementation européenne n'est donc pas la cause de ses malheurs.

Il déplore que le tiers des agriculteurs gagnent moins de 350 € par mois alors que quantité d'organismes et d'administrations sont à leur chevet. C'est bien là qu'est le mal selon cet analyste libéral : dans cette technostructure que l'agriculture supporte et dont elle subit les oukases.

Par technostructure, il entend : les administrations, les syndicats, les interpro, les chambres d'agriculture, la MSA, les Safer, l'agence bio, l'Inao... même les Fredon. Toutes ces organisations vivent au crochet de l'agriculture alors que leur utilité n'est pas démontrée, faute d'être soumises à la concurrence.

Pour l'auteur, « le contrôle des structures et les Safer, c'est l'agriculture française au pays des Soviets ; les chambres d'agriculture, la culture du gaspillage. Alors que la population agricole diminue, les effectifs des chambres d'agriculture restent stables. Leur gestion est dispendieuse. Comme elles ne sont pas en concurrence, on ne sait pas si elles sont utiles. »

Il propose de supprimer le financement public des syndicats, de privatiser les chambres d'agriculture et de transférer leurs missions administratives à l'État afin qu'elles ne conservent que les missions de conseil. Il veut mettre fin au contrôle des structures, aux Safer et aux CVO. Il préconise encore de supprimer progressivement toutes les aides Pac « pour rétablir les signaux de marché ». Qui l'entendra ?

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