«Nous devons faire le deuil de ce que nous connaissons aujourd'hui, à savoir zéro renseignement sur les étiquettes de vin, expose Bernard Farges, le président de la Confédération nationale des AOC (Cnaoc), ce 1er mars, devant l'assemblée générale de l'ODG des AOC Médoc, Haut-Médoc et Listrac-Médoc. Nous devrons indiquer les calories et probablement tous les ingrédients. »
Par quel moyen ? À entendre Thomas Montagne, le président des Vignerons indépendants de France, le même jour, mais au Salon de l'agriculture à Paris, un compromis a été trouvé. « La filière a proposé à la Commission européenne l'apposition d'un QR Code sur toutes les bouteilles, qui renverrait les consommateurs vers un site d'information sur les caractéristiques nutritionnelles des vins. Mais rien n'empêche un vigneron qui veut aller plus loin de le faire. »
Le secteur des boissons alcoolisées (vin, bière et spiritueux) devait remettre ses propositions en matière d'étiquetage, le 12 mars, à la Commission européenne, à la demande de cette instance.
Assommés de contraintes
« Nous nous sommes battus pour que les vignerons ne soient pas assommés par de nouvelles contraintes, assure Thomas Montagne. Les brasseurs voulaient nous imposer l'inscription de tous les ingrédients sur les étiquettes et l'affichage des calories par 100 ml. C'est facile pour les gros brasseurs, qui suivent systématiquement les mêmes recettes, mais imaginez un vigneron qui embouteille une partie de sa cuvée en janvier et l'autre en août. Il suffit qu'il ait à rajouter un peu d'acide tartrique en mai pour faire face à une montée de pH et voilà qu'il doit faire refaire toutes ses étiquettes ou modifier son QR Code avant la seconde mise ! »
Reste à savoir si la Commission européenne acceptera la proposition d'un étiquetage dématérialisé, ce qu'elle a six mois pour décider. En cas de refus, elle devra réaliser une étude d'impact de sa décision avant d'envisager une nouvelle réglementation.