observer

Démasquer la tavelure dissimulée sur feuilles en vergers de pommiers

Christophe Gros*, Jean-François Toubon**, Laurent Brun* et Daniel Plénet** - Phytoma - n°624 - septembre 2009 - page 9

Pister les inoculums de fin de contamination primaire et d'automne pour raisonner la protection
 ph. K. Morel, INRA Gotheron

ph. K. Morel, INRA Gotheron

Symptômes de tavelure sur feuilles de Golden :      – en médaillon, sur faces supérieures fin juin, quand on note l'inoculum secondaire ;      – ci-contre, sur faces inférieures fin octobre (surface de feuille présentant des taches convergentes pour l'ensemble des feuilles de la pousse supérieure à une surface foliaire), le potentiel d'inoculum de l'année suivante. ph. Ch. Gros, INRA Gotheron

Symptômes de tavelure sur feuilles de Golden : – en médaillon, sur faces supérieures fin juin, quand on note l'inoculum secondaire ; – ci-contre, sur faces inférieures fin octobre (surface de feuille présentant des taches convergentes pour l'ensemble des feuilles de la pousse supérieure à une surface foliaire), le potentiel d'inoculum de l'année suivante. ph. Ch. Gros, INRA Gotheron

La tavelure du pommier est très redoutée en vergers car les fruits tavelés sont en général non com-mercialisables. Les arboriculteurs ne veulent donc pas laisser s'installer la maladie dans la parcelle et leur seuil de tolérance est très faible. Cela peut conduire, selon les régions et les années, à l'utilisation de 10 à plus de 20 traitements fongicides pour protéger les vergers. Mais dans certains cas on peut en appliquer beaucoup moins. Parmi les moyens d'éviter les traitements inutiles tout en appliquant les indispensables, il y a les contrôles en végétation. Réalisés à deux périodes distinctes, ils aboutissent à des notations d'inoculum servant de base aux décisions. Or ces contrôles, conformes aux principes de la protection intégrée, sont d'autant plus utiles qu'ils sont faciles à réaliser et conduisent à des notations fiables. Voici nos propositions et les travaux menés pour les élaborer.

Les principes de la protection contre la tavelure sont évoqués chaque année dans la « Note nationale tavelure » (MAAP-INRA-Ctifl) qui rappelle l'intérêt des mesures agronomiques et prophylactiques associées à la lutte chimique. Le raisonnement des interventions phytosanitaires se base sur la notion de risque lié aux conditions climatiques (pluviométrie, durée d'humectation, température) et biologiques (quantités d'ascospores matures) favorisant l'installation du pathogène sur les arbres.

Contrôles en végétation, pourquoi, comment

On sait que le champignon Venturia inaequalis, responsable de la tavelure, se conserve au verger durant l'hiver sous forme de périthèces portés par les feuilles de la litière.

Au printemps, des projections d'ascospores ont lieu à partir de la litière foliaire lors de chaque épisode pluvieux et peuvent être à l'origine des contaminations primaires. Du début du stade de sensibilité des pommiers au stade C-C3(1) jusqu'à fin mai-début juin, la protection phytosanitaire vise à éviter ces contaminations primaires.

En fin de contamination primaire, souvent en juin, un contrôle en végétation est suggéré pour détecter la présence de taches de tavelure sur feuilles. S'il y a présence d'inoculum secondaire (conidies au niveau de taches non stérilisées), on conseille de poursuivre la protection fongicide en été (Protection Intégrée pommier-poirier, 2006). Pour moduler cette décision, le seuil de 2 % de feuilles tavelées est préconisé dans certaines situations (Brun et al., 2008). Avant la chute des feuilles, souvent fin octobre, on conseille un deuxième contrôle en végétation (dit « inoculum d'automne ») afin d'estimer le potentiel d'inoculum de l'année suivante. Selon les résultats, on mettra en œuvre des stratégies différentes de prophylaxie et de protection fongicide (Brun et al., 2008 ; Crété, 2007).

Ces contrôles en végétation sont déterminants pour raisonner la protection. Mais souvent ils ne sont pas réalisés ou le sont sans véritable méthodologie permettant des prises de décision fiables. L'usage de seuils nécessite en effet une quantification précise. Un des objectifs de cet article est donc de proposer une méthode de notation facile à appliquer sur le terrain.

55 vergers provençaux, 4 millésimes, 3 campagnes

55 parcelles sur 70 km2

Nous présentons les résultats obtenus sur trois années consécutives. La zone d'étude, d'environ 70 km2, est située dans la basse vallée de la Durance au sud d'Avignon. Le paysage est marqué par un dense réseau de haies brise-vent à très forte dominante de cyprès, ainsi que par de nombreux canaux traditionnellement destinés au drainage et/ou à l'irrigation gravitaire.

Dans ce territoire, l'INRA PSH d'Avignon a mis en place une « zone observatoire atelier » en tirant 55 parcelles de pommiers au hasard. Un seul biais : on a recherché spécialement des parcelles en agriculture biologique. Les parcelles font partie de 29 exploitations spécialisées en fruits à pépins (69 % de la SAU en moyenne).

Les variétés appartiennent aux groupes Golden (16 parcelles), Gala (12 parcelles), Granny Smith (9 parcelles), Red Delicious (5 parcelles), Braeburn et Akane (4 parcelles chacune), Pink Lady (2 parcelles), Elstar, Reinette du Canada et Ozargold (1 parcelle chacune).

À l'exception d'un verger de Golden abandonné, toutes les parcelles reçoivent des fongicides : 47 vergers en protection conventionnelle et 7 sous cahier des charges AB.

Méthodes de notation

« Inoculum secondaire » : inoculum en fin de contamination primaire, en juin

L'inoculum secondaire a été estimé en 2007, 2008 et 2009 selon la méthode proposée aux arboriculteurs pour évaluer le pourcentage de pousses tavelées au verger en fin de contaminations primaires (Encadré 1).

En 2008 et 2009, nous voulions aussi estimer le pourcentage de feuilles tavelées. Nous avons donc compté le nombre de feuilles tavelées et le nombre total de feuilles de chaque pousse observée. Le pourcentage de feuilles tavelées à l'échelle de la parcelle a été calculé en faisant la moyenne des valeurs de chaque pousse.

« Inoculum d'automne » : estimation du potentiel d'inoculum primaire de l'année n+1 par contrôle fin octobre de l'année n

Le suivi de l'inoculum d'automne a été réalisé de 2006 à 2008 d'après la méthode proposée par J.-M. Olivier (Protection intégrée pommierpoirier, 2006, p. 36) en précisant les grilles d'observation et d'interprétation pour éviter des divergences entre utilisateurs (Encadré 2).

Constats effectués

2006 à 2009, côté climat

Ces quatre années ont été très différentes au plan climatique, avec des conséquences sur les épidémies de tavelure (Tableau 1).

2006 a été peu favorable à la tavelure : pluies rares et faibles en période de contamination primaire d'où 5 risques dont 2 graves dont un, le 21 mars, a induit un risque biologique faible car de nombreuses parcelles n'avaient pas atteint le stade C3. En contamination secondaire, on note 5 risques dont 4 graves, surtout l'automne.

2007 fut plus favorable à la tavelure : 23 jours de pluies dont plusieurs significatives en période de contamination primaire ont provoqué 5 risques dont 3 graves.

2008 fut très favorable à la tavelure : pluviométrie forte et régulière, 19 risques dont 11 graves. Le printemps 2009 a été lui aussi très favorable à la tavelure : 7 risques dont 4 graves.

2006 à 2008, inoculums d'automne

En 2006, les conditions climatiques n'ont pas entraîné de fort développement de la tavelure. Lors des notations, les 27, 30, 31 octobre et le 2 novembre, aucun inoculum d'automne n'a été détecté sur 70 % des parcelles. Une seule parcelle avait un inoculum moyen (Figure 1).

L'inoculum d'automne est plus marqué en 2007 (notations du 29 au 31 octobre) : environ 60 % des parcelles à inoculum léger, 20 % à inoculum moyen, et 3 à inoculum dense.

En 2008 (notations les 20, 21 et 23 octobre), l'inoculum d'automne progresse par rapport à 2007. Une majorité de parcelles ont un inoculum moyen et 8 un inoculum dense.

Les conditions climatiques de plus en plus favorables à la tavelure ont permis une progression assez spectaculaire de l'inoculum d'automne.

2007 à 2009, inoculums de juin

Les contrôles d'inoculum secondaire ont été réalisés en fin de contaminations primaires : du 25 au 28 juin sur 52 parcelles en 2007, du 11 au 13 juin sur 49 parcelles en 2008 et du 9 au 16 juin sur 51 parcelles en 2009. Ils confirment la progression de la tavelure (Figure 2).

On note l'absence de tavelure sur 38 vergers (environ 75 %) en 2007, 19 en 2008 et seulement 12 en 2009. La classe de 1 à 9 % de pousses tavelées comprend 11 vergers en 2007, 19 en 2008 et 12 en 2009. Les vergers très infestés (au moins 10 % de pousses tavelées) progressent : 3 en 2007, 11 en 2008 et 27 en 2009.

4 parcelles présentent plus de 60 % de pousses tavelées en juin 2008, et 10 en juin 2009.

Mises en relation

Seuils “feuilles” et “pousses”

En juin 2008 et 2009, nous avons dénombré le nombre de feuilles tavelées par pousse dans les vergers présentant de la tavelure. La relation entre les pourcentages de pousses tavelées et de feuilles tavelées semble assez étroite, surtout si on exclut les fortes valeurs (Figure 3). Ainsi, le seuil d'arrêt de protection dans certaines situations (agriculture biologique ou variétés peu sensibles ; Brun et al., 2008), actuellement de 2 % de feuilles tavelées, pourrait être estimé plus rapidement à partir du comptage de pousses tavelées. Nous proposons la valeur de 10 % de pousses tavelées comme seuil en dessous duquel on pourrait stopper la protection en été. Ceci mérite d'être testé dans d'autres situations pour évaluer sa robustesse.

Influence de la variété

La sensibilité variétale influe sur le niveau d'inoculum de la parcelle (Tableaux 2 et 3).

Les niveaux d'inoculum d'automne 2008 correspondant aux classes Moyen et Dense représentent 92 % des vergers de type 'Gala', 87 % de ceux de type Golden, 75 % des Braeburn, 50 % des Granny, 20 % des Red Delicious et 0 % des Akane (Tableau 2).

En fin de contamination primaire en juin 2008 et 2009, les variétés de type Golden, Gala et Braeburn présentent aussi les niveaux d'infestation les plus élevés. Les vergers de type Red Delicious n'apparaissent pas plus sensibles que ceux de Granny en juin 2008, mais en juin 2009 leurs niveaux d'infestation sont comparables à ceux de Braeburn (Tableau 3).

Ce classement doit être pris avec précaution. En effet, les effectifs de certaines variétés sont trop faibles pour dégager leur comportement face à la tavelure, d'autant que les stratégies de protection peuvent être assez différentes. Il permet cependant d'ouvrir des pistes de discussion. Des divergences apparaissent par rapport au classement généralement admis pour la sensibilité variétale à la tavelure et qui intègre aussi la sensibilité sur fruits (Protection intégrée pommier-poirier, 2006).

Les variétés de type « Red Delicious et mutants » sont en général classées très sensibles à la tavelure tout comme « Gala et mutants » alors que dans notre étude les Red Delicious ne présentent pas de forts inoculums en 2008 mais seulement en 2009. Le groupe « Golden Delicious et mutants », en général classé moyennement sensible, apparaît aussi sensible que Gala en termes d'inoculum dans notre étude. Cette forte sensibilité de Golden même sur fruits avait déjà été observée (Brun et al., 2008).

Enfin, l'inoculum tavelure est resté nul à très faible de 2006 à 2009 dans les 4 vergers d'Akane ce qui confirme le caractère peu sensible de cette variété (Parisi et al., 1993).

L'inoculum secondaire influe peu sur l'inoculum d'automne

Sur les vergers de variétés sensibles à la tavelure (sans les peu sensibles Akane et Reinette du Canada), nous avons comparé le classement obtenu en inoculum secondaire avec celui obtenu en inoculum d'automne.

En 2007 comme en 2008, un nombre relativement important de parcelles ne présentant pas de symptômes en fin de contamination primaire (juin) présentent des inoculums d'automne moyens à denses.

Ainsi, l'absence de taches de tavelure en juin dans le verger (sur un échantillon de 100 pousses) ne garantit pas un inoculum d'automne nul ou léger les années avec un été pluvieux comme 2007 et 2008.

L'inoculum d'automne ne peut donc pas être estimé à partir d'observations sur feuilles en saison ni sur fruits à la récolte. Un contrôle en automne avant la chute des feuilles est indispensable.

L'inoculum d'automne influe davantage sur le printemps suivant

La figure 4 illustre la relation entre la tavelure présente dans le verger en automne 2008 et celle qui est présente en juin 2009.

On voit que les 9 parcelles (8 conventionnelles et 1 en AB) présentant plus de 80 % de pousses tavelées en octobre 2008 ont toutes des niveaux de tavelure élevés en juin 2009 : de 28 à 100 % de pousses tavelées. A contrario, les parcelles présentant moins de 20 % de pousses tavelées en octobre 2008 ont peu de tavelure en juin 2009. Les parcelles en situation intermédiaire (de 20 à 80 % de pousses tavelées) en octobre 2008 sont en situation très diversifiée en juin 2009 : de 0 à 92 % de pousses tavelées.

Cette figure met en évidence l'importance d'un fort inoculum d'automne pour expliquer les échecs de protection au printemps suivant. Bien entendu, l'inoculum d'automne n'explique pas tout, la sensibilité variétale et la stratégie fongicide interviennent également...

Conclusions

Cette étude montre que, même sous climat méditerranéen, les inoculums tavelure peuvent être élevés lors des années pluvieuses et varier fortement d'une saison à l'autre.

L'absence de tavelure en fin de contamination primaire fin mai-début juin ne garantit pas un inoculum d'automne faible si l'été ou l'automne sont pluvieux. On voit l'intérêt d'une observation précise de l'inoculum d'automne pour mener une stratégie de protection raisonnée.

Le fort inoculum d'automne 2008 sur une grande majorité de parcelles du réseau s'est traduit par une forte pression tavelure au printemps 2009. Des pratiques prophylactiques (apport d'urée, broyage pour accélérer la dégradation des feuilles, enlèvement/enfouissement des feuilles) permettraient de réduire cet inoculum primaire donc de diminuer cette pression.

De plus sur certaines variétés, il semble possible d'arrêter la protection en période estivale si le nombre de pousses tavelées est inférieur à 10 % en fin de contamination primaire. Ce seuil est à valider dans d'autres situations.

La prophylaxie en hiver et l'arrêt de protection en été, raisonnés grâce aux contrôles en végétation, sont deux moyens de réduire l'usage des fongicides.

<p>* INRA-UERI Gotheron, Domaine de Gotheron, 26320 Saint-Marcel-lès-Valence.</p> <p>** INRA, UR1115 Plantes et Systèmes de cultures horticoles, Domaine Saint-Paul, 84914 Avignon.</p> <p>(1) Stade C-C3 “Gonflement apparent des bourgeons”.</p>

1 - Juin, estimation de l'inoculum secondaire

En fin de période de projections primaires d'ascospores (annoncée par les réseaux d'avertissement) et quand les taches liées à la dernière période contaminante sont supposées sorties (incubation terminée) :

– observer 100 pousses prises au hasard par parcelle (2 pousses/arbre sur 50 arbres).

– rechercher la présence de taches de tavelure en partant du sommet de la pousse.

Pour cela, observer les faces supérieures et inférieures de toutes les feuilles (même celles de rosettes à la base de la pousse).

• Dès qu'une tache est observée, arrêter d'observer la pousse et lui affecter la note 1.

• Si aucune tache n'est observée sur la pousse, lui affecter la note 0.

Le pourcentage de pousses tavelées est la somme des notes des 100 pousses.

2 - Automne, estimation du potentiel d'inoculum primaire (proposition de modifications du protocole « Inoculum d'automne Olivier » par Luciana Parisi, Laurent Brun et Frédérique Didelot)

Juste avant la chute des feuilles (fin octobre en général avec adaptation locale et annuelle si nécessaire), quand la tavelure est visible sur la face inférieure des feuilles, prendre 100 pousses au hasard par parcelle (2 pousses/ arbre sur 50 arbres). Pour chacune, observer toutes ses feuilles sur leurs faces inférieures et supérieures.

• Si aucune tache de tavelure n'est observée, affecter la note 0 à la pousse.

• Si une ou plusieurs taches de tavelure sont observées, affecter la note 1 à la pousse.

– Si les taches sont isolées ou si la surface de feuille présentant des taches convergentes (pour l'ensemble des feuilles de la pousse) est inférieure à l'équivalent d'une surface foliaire, la pousse est qualifiée F (Faible).

– Si la surface de feuille présentant des taches convergentes (pour l'ensemble des feuilles) dépasse l'équivalent d'une surface foliaire, la pousse est qualifiée I (Important).

Chaque pousse reçoit donc la note 0 ou 1, et le qualificatif F ou I pour les notes 1. On totalise les notes et qualificatifs des 100 pousses et on classe la parcelle pour son niveau d'inoculum d'automne selon le tableau suivant :

Figure 1 -

Répartition des classes d'inoculum d'automne en 2006, 2007 et 2008 (ensemble des parcelles).

Figure 2 -

Inoculums secondaires de fin de contaminations primaires observés en juin 2007, juin 2008 et juin 2009.

Figure 4 -

Relation entre le pourcentage de pousses tavelées en octobre 2008 et le pourcentage de pousses tavelées en juin 2009 (51 parcelles).

Le Point de vue de

Figure 3 -

Relations entre le pourcentage de pousses tavelées et le pourcentage de feuilles tavelées en juin 2009 (49 parcelles observées) et juin 2009 (51 parcelles observées).

Bibliographie

Brun L., Didelot, F., Parisi, L., 2008

- Stratégies innovantes contre la tavelure du pommier. Conception, évaluation et intégration en vergers à l'INRA : sept ans d'expérimentation. Phytoma 612, 10-15.

Crété X., 2007 - Aller plus loin dans la prophylaxie. Réussir Fruits & Légumes 267, 60-62.

Orts R., Giraud M., Darthout L. et collaborateurs, 2006 - Protection intégrée pommier-poirier, 2e édition, Editions Ctifl, 336 p.

Parisi L., Trillot M., Laurens F., 1993 - Variétés de pommiers - Résistance et sensibilité à la tavelure, à l'oïdium et aux maladies de conservation. Infos Ctifl 89, 29-30.

Remerciements : à A. Cancian, F. Combe, B. Corréard, E. Durand, D. Riotord, L. Galet, O. Guibert et B. Langendorf pour leur participation aux notations terrain, au CIRAME (E. Ricaud et J.P. Ramel) pour la fourniture de données météorologiques de la station de Saint-Rémy-de-Provence, au GRCETA de Basse-Durance et aux arboriculteurs du réseau de parcelles pour leur collaboration, au programme ANR/ADD « Gedupic » pour le financement de l'étude.

Résumé

Contre la tavelure du pommier, le besoin en traitements fongicides varie selon les conditions climatiques mais aussi la quantité d'inoculum. Celle-ci dépend de l'histoire de chaque verger (climat précédent, variétés, pratiques culturales). On peut contrôler l'inoculum sur feuilles à deux moments :

– en fin de contaminations primaires (juin) pour évaluer l'inoculum des contaminations secondaires et décider d'arrêter ou non les traitements l'été ;

– à l'automne, pour évaluer le potentiel de contaminations primaires au printemps suivant.

Les auteurs ont suivi 55 vergers provençaux d'octobre 2006 à juin 2009. Les comptages d'inoculum sur feuilles montrent que :

– la pression de tavelure est variable et peut être importante même en Provence,

– on peut baser le seuil d'arrêt de protection après les comptages de juin sur le nombre de pousses tavelées et non pas de feuilles (comptage facilité),

– la variété de pomme a une influence,

– l'inoculum d'automne influence la pression au printemps, d'où l'intérêt de mesures prophylactiques d'hiver,

– l'inoculum de juin ne préjuge pas de la situation à l'automne, d'où l'intérêt des comptages d'automne.

Mots-clés : vergers, pommier, tavelure Venturia inaequalis, protection raisonnée, inoculum, notations sur feuilles, seuil.

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