Phytoma l'avait publié en 2007(1), l'oïdium du fraisier est de plus en plus nuisible et un groupe de travail de divers partenaires(2) s'en préoccupe depuis 2006.

Nouveau : en 2008, ce groupe a établi que des souches de l'agent de la maladie résistent à au moins deux des fongicides utilisés contre elles. Les deux fongicides testés sont le myclobutanil et le penco-nazole. Non seulement certaines souches du pathogène Podos-phaera aphanis résistent à l'un ou l'autre des fongicides, mais encore il y a de la résistance croisée vis-à-vis des deux substances, c'est-à-dire une corrélation positive entre les deux résistances. Rien d'étonnant car ces fongicides sont tous deux des triazoles ; ces DMI (inhibiteurs de la biosynthèse des stérols) agissent sur les mêmes fonctions du champignon.

Pas étonnant, mais bien ennuyeux. En effet, une rapide promenade sur e-phy(3) montre que le myclobutanil est présent dans 30 des 45 spécialités autorisées sur l'usage « oïdium du fraisier », dont 26 où il est la seule substance active ; il est associé au mancozèbe dans les 4 autres. Le penconazole est à la base de trois autres spécialités. Les 12 dernières utilisent 4 autres substances : bupirimate, laminarine, soufre micronisé et azoxystrobine. Un peu juste si les IDM deviennent inopérants... Les deux associations de pyraclostrobine et de boscalid qui avaient été autorisées pour 120 jours soit 4 mois, de juillet à octobre 2009 inclus, auront-elles une vraie AMM en 2010 ?

Un article résumant cette étude a été publié dans la revue « PHM » d'octobre : « Oïdium du fraisier : perte d'efficacité des fongicides les plus employés en France », par Marie-France Coriot-Costet, Dominique Blancard, Marie-Cécile Du-four et Audrey Sombardier, PHM n° 517, octobre 2009, p. 41 à 44.

<p>(1) Bardet A. &amp; Sombardier A., 2007 - L'oïdium du fraisier, faire face à son aggravation dans <i>Phytoma</i> n° 601, février 2007, p. 24.</p> <p>(2) INRA Villenave-d'Ornon, CTIFL, Hortis Aquitaine, Chambres d'Agriculture.</p> <p>(3) Itinéraire dans le « <i>Courrier des lecteurs</i> » à lire en p. 4.</p>