Six ans d'étude en Alsace, 45 essais et une analyse statistique sur les mycotoxines du maïs... Bilan : la pyrale, bien connue pour favoriser les fumonisines, est également un facteur favorisant le déoxynivalénol, ou DON.

Le maïs, on en mange, et pas seulement à l'état de grains dorés dans les plats « tex-mex ». Il est utilisé en semoulerie et amidonnerie puis dans l'industrie agro-alimentaire. Sa teneur en fusariotoxines dans l'alimentation humaine est réglementée depuis 2007. En particulier le taux de DON (déoxynivalénol) ne doit pas dépasser 1 750 ppb(1) dans les grains bruts.

Ce qu'on savait déjà

Or on sait qu'il faut agir au champ contre ces mycotoxines produites par des champignons agents de fusarioses.

Jusqu'ici, on savait que les taux de fumonisines, d'autres fusariotoxines, étaient fortement liés aux attaques de pyrale sur les épis : les Fusarium qui les produisent utilisent les « portes d'entrée » ouvertes par les morsures des chenilles de pyrale sur les épis.

Mais le DON ? Les champignons qui le produisent sont réputés plus offensifs pour coloniser des grains même sans portes d'entrée ; on pensait donc que les pyrales sont moins importantes que la date de récolte.

Certes, mais elles ont quand même un rôle.

Six années en Alsace

C'est ce qu'a établi une étude de six ans en Alsace, de 2004 à 2009 inclus et sur 9 sites expérimentaux par an en moyenne (45 sites en tout). Elle sera rapportée dans un article co-signé par des représentants de la Chambre d'agriculture du Bas-Rhin, de la CAC (Coopérative agricole de céréales) de Colmar et des sociétés Applied Statistic et Syngenta Agro, à paraître en septembre.

Retenons déjà, c'est dans le résumé dont Phytoma a pu prendre connaissance, que le suivi des traitements insecticides anti-pyrale « a permis de constater une efficacité moyenne calculée du contrôle des populations d' O. nubilalis de près de 78 %. La conséquence indirecte se manifeste par une réduction des niveaux de contamination en déoxynivalénol ».

Le travail statistique sur l'étude de terrain a permis de « hiérarchiser les différentes variables explicatives des teneurs en DON dans les récoltes ». Bilan : « La présence et la densité des larves de pyrale dans les tiges et les épis » font bien partie des « variables explicatives des teneurs en DON ».

Détails en septembre dans notre prochain dossier sur la qualité sanitaire des récoltes.

<p>(1) 1 ppb = 1 partie par milliard = 1 µg/l.</p>