La campagne prévoit de s'inscrire dans la durée. Il s'agit de publier dans la presse agricole des annonces en doubles pages, avec un visuel et son accroche certes (photo) mais aussi une série de conseils pratiques judicieux. Des affichettes et dépliants reprennent le message. La première étape, sur la protection des mains, a démarré en septembre.
Pourquoi commencer par les mains ?
Pourquoi les mains ? Parce que, explique l'annonce, « les mains sont les premières exposées (...) si elles ne constituent que 5 % de la surface de la peau, elles représentent à elles seules 60 à 80 % des contacts avec les produits ». C'est logique de commencer par le plus important. Avec un slogan : « Un tel outil de travail, ça se protège » complété de « Adopter les bons gestes, c'est vous protéger vous et vos proches ».
Onze conseils dont trois généraux
Il y a onze conseils loin de se limiter à celui de porter des gants. Les trois premiers sont généraux :
« lisez attentivement les étiquettes des produits pour connaître leurs conditions d'utilisation » (certaines sont valables pour tous les produits et d'autres dépendent de la spécialité) ;
« séparez strictement votre espace de vie familiale de la zone d'utilisation des produits phytos » et maintenir cette dernière « propre et organisée » (ceci pour éviter les contaminations accidentelles pour soi et son entourage) ;
« préparer vos dosages, ayez du matériel réservé à cette activité (doseur, calculette) » (et oui, il en faut pas prendre pour faire ses comptes une calculette qu'on a manipulée en préparant sa bouillie !)
Quatre sur les gants eux-mêmes...
Les huit suivants concernent la protection des mains, dont quatre pour les équipements :
« portez systématiquement des gants (les voilà !) lors des périodes de contact direct avec les produits phytos : préparation de la bouillie, nettoyage du pulvérisateur... » (beaucoup d'agriculteurs y pensent pour la première phase mais beaucoup moins pour la seconde, voir p. 48) ;
« utiliser des gants en nitrile (norme EN374) », voilà qui est précis, et d'ajouter : « les gants sont personnels et individuels, ils ne sont efficaces que correctement utilisés » ; on verra plus loin à quoi renvoient ces deux derniers mots. En attendant, les deux conseils suivants expliquent comment garantir le bon état des gants :
« renouvelez vos gants réutilisables dès accroc, déchirure, décoloration, usure. Dans les cas d'utilisation ponctuelle (ndlr : pour descendre déboucher une buse par exemple), il existe des gants à usage unique » ;
« pensez à éliminer vos gants usagés dans un service de collecte spécifique » ; autrement dit ne les jetez pas aux ordures ménagères ! Adivalor est en train d'étudier les conditions de mise en place d'un tel service de collecte.
Indispensable hygiène
Viennent ensuite, regroupés sous le titre « respectez les règles d'hygiène », quatre conseils pour des gants correctement utilisés :
« veillez à ne pas fumer, boire, manger ou téléphoner lors de l'utilisation des produits phytos » ; c'est un bon vieux conseil classique et rebattu, mais ô combien valable, et l'annonce explique pourquoi : « pour éviter tout contact de vos mains avec votre visage » ; il ne s'agit plus de protéger seulement les mains mais de ne pas en faire le vecteur d'autres contaminations ;
« lavez-vous les mains : avant d'enfiler les gants, avant de les retirer et après les avoir retirés » ; nous avons expliqué pourquoi dans notre dossier « Bonnes pratiques » de mai dernier : « Traiter en sécurité, les EPI en question », Phytoma n° 634, p. 32 ;
« disposez toujours d'eau et de savon pour vous laver les mains, quelle que soit la situation de manipulation de produits phytos (à proximité du pulvérisateur, du semoir, etc.) » Pourquoi le semoir ? Parce que les semences sont souvent traitées (voir aussi p. 48).
« pensez à retirer vos gants quand vous montez dans la cabine du tracteur ou votre voiture » pour ne pas polluer directement le volant et indirectement l'habitacle.
Diffusion et partenaires
Le dépliant rappelant ces onze conseils et en détaillant certains est en cours de diffusion, en toute occasion possible (par exemple il y en a eu à Innovagri), par les partenaires de l'opération(1). Les 50 000 premiers exemplaires sont quasi épuisés, un retirage est donc déjà prévu.
Après les mains, la protection des yeux sera le sujet de la prochaine étape de la campagne.