Daniel Chicouène, malherbologue, réagit au paragraphe « la question des vivaces » de l'article de Valérie Bibard « Le maïs face à ses adventices » paru dans Phytoma n° 639 de décembre dernier, p. 24 à 26.

« Des affirmations comme « chaque intervention mécanique revient à sectionner les rhizomes » et « le désherbage mécanique conduit à accélérer la multiplication végétative des populations de vivaces » amènent à des corrections. (...) Commençons par deux précisions :

– les rhizomes de nombreuses vivaces sont sous la couche labourée et ne sont donc pas sectionnés par les pratiques mécaniques usuelles ou par le binage,

– toutes les « vivaces » n'ont pas de propagation végétative, et quand elles en ont, ce n'est pas forcément par des rhizomes.

Quand elles ont des rhizomes, les portions qui repoussent sont celles habituellement pourvues d'au moins un nœud (autrement dit d'un bourgeon) et de réserves suffisantes pour traverser la couche de sol, voire en plus le couvert végétal. Une intervention mécanique aboutit souvent à deux portions par individu (une supérieure et une inférieure) de destinée variable. (...)

Quand un axe est amputé de son feuillage chlorophyllien :

– il puise dans ses réserves pour tenter une repousse ; et les réserves sont d'autant plus faibles que les fragments sont petits (principe du « rotavator » mis au point voici un siècle pour fragmenter des axes peu profonds),

– en cas de survie, tant que le nouveau feuillage ne produit pas davantage de réserves (ex. glucides) qu'il n'en consomme, l'individu ne renouvelle pas ses organes de propagation. »

Suivent les références :

Chicouène D., 2007 - Mechanical destruction of weeds. A review. Agron. Sustain. Dev 27 : 19-27. ou in Sustainable Agriculture. E. Lichtfouse & al. (eds) 2009, Springer Science : 399-410.